Depuis que l’UE exploite les dispositions contenues dans la charte de l’impérialisme sans modération contre des Etats africains dont le seul crime est leur volonté à vouloir rester débout comme des hommes libres, l’Afrique est de plus en plus consciente que ce joug qu’elle supporte depuis l’esclavage en passant par la colonisation et aujourd’hui le pillage de ses ressources au grand jour, ne peut pas se perpétuer indéfiniment, d’une manière ou d’une autre la lueur pointe déjà à l’horizon.
Loin de moi, l’idée que je serais en train de minimiser la synchronisation parfaite de l’utilisation de leurs moyens quand il s’agit d’abattre le gibier une fois rabattu, loin s’en faut et le cas du Burundi nous empêche de fermer, ne serait-ce qu’un bref instant l’œil, tant les dés sont déjà lancés sur une pente raide depuis 2014 et sans obstacle apparent.
Le mois d’octobre aura été riche d’enseignements tenez : rafraichissement des sanctions contre le Burundi jusqu’en 2019, Rapport du suppôt occidental Doudou Diène au Conseil de sécurité de l’ONU, rapport biaisé mais accablant contre le gouvernement du Burundi à Genève pour les Droits de l’homme, une série de tentatives d’incursions armées à partir des pays voisins et en même temps, chaudement, ils financent leurs suppôts d’origine burundaise et les imposent au débat national, vouloir ou pas. La fine équipe de l’opposition radicale burundaise en réalité européenne.
Peu avant, les néo-colons agissaient directement par coup-d’Etats ou assassinats de dirigeants politiques mais depuis peu ils agissent, tout autant efficacement, avec l’intermédiaire de nègres de service surtout que ces derniers on les trouve un peu partout, se recrutent en pagaille et ce n’est pas demain que cette source de lampistes va se tarir. Le conglomérat qui s’est présenté à Arusha au grandissime dialogue et qui ne représente que le maître qui les fait vivre n’est qu’une illustration supplémentaire de mon propos. Toutefois, chaque médaille a son revers. Après l’échec du coup d’Etat de mai 2015, les néo-colons ont exfiltré du Burundi leurs ouailles avec femmes et enfants, une question de taille se pose à eux, comment feront-ils cette fois pour perturber les élections de 2020 ? Avec quel personnel ?
En y regardant de près et en cherchant bien, il reste encore dans le pays quelques radicaux dans des réseaux dormants qui n’attendent que le bon moment pour jaillir et faire irruption tel un volcan explosif, on en voit des traces sur les réseaux sociaux ou lors de manifestations publiques ou privées sans pour autant qu’ils expriment ostentatoirement l’objet qui les rassemble. Des séances de renforcement des capacités en leadership et des coachings de tout genre leurs sont organisés afin de mieux les préparer à la tâche qui les attend d’ici les élections de 2020. Mais, l’homme propose et Dieu dispose.
La déstabilisation du Burundi en particulier et de l’Afrique en général fait partie de l’ajustement géostratégique lié à la globalisation et l’incertitude grandissante au sein des économies occidentales tant la concurrence économique générée par les pays émergeants menace sérieusement les fonds baptismaux des structures macro-économiques européennes, d’où l’Afrique est considérée dans ce cadre comme une bouée de secours, tant qu’elle reste sous contrôle occidental et en lambeaux.
La charte de l’impérialisme se fait vieille, c’est une recette qui n’apporte plus la saveur exquise aux ingrédients politiques de domination du tiers monde en général et de l’Afrique en particulier, tant les concernés se sont réveillés, ne veulent plus du Franc des Colonies Françaises d’Afrique, ne veulent plus être des bénis oui oui, ne veulent plus être sous la botte du colon, bref veulent aussi vivre chaleureusement libres au sein de leurs familles et leurs communautés. La déstabilisation sous sa forme actuelle est utilisée dans ce contexte, comme une rallonge substantielle pour gagner du temps en attendant que leurs think-tanks ne trouvent quelque moyen génial pour se tirer de cette impasse économique.
Les sanctions économiques contre le Burundi servent cet objectif, surtout faire du Burundi un exemple pour les autres Etats africains qui seraient tentés par cette volonté d’exercer leur souveraineté avec un message clair : toute tentative de revendication de l’indépendance totale sera confrontée à une action ferme et musclée du colon. Cette maxime est moins vraie aujourd’hui grâce à la mondialisation et aux nouvelles technologies de la communication, on ne peut plus étouffer certaines formes d’émancipation et c’est pourquoi ces sanctions injustes contre le Burundi produiront leurs effets pervers comme un boomerang. Une balle dans le pied.
Kabura Nicodème