source : Xinhua, 12-09-2014
Pour l’ONG burundaise  » Réseau National des Jeunes vivant avec le VIH (RNJ+) », la lutte contre les nouvelles infections du VIH/SIDA devrait se focaliser sur les jeunes, du fait que 50% des Burundais infectés sont des jeunes de moins de 25 ans, sur un taux de séroprévalence de 1,2% au niveau national.

Lors d’une interview accordée à Xinhua, Mlle Claudia Nizigiyimana, représentante de RNJ+, a précisé que parmi les jeunes burundais de moins de 25 ans, la moitié des nouveaux cas d’ infection est constituée par des bébés qui naissent avec le VIH.

Selon les statistiques, les jeunes (0 à 25 ans) constituent la catégorie de la population burundaise la plus vulnérable au VIH, c’ est pourquoi la lutte contre les nouvelles infections du VIH au Burundi devrait se focaliser sur les jeunes, a-t-elle souligné.

« Les jeunes sont les plus vulnérables d’abord parce qu’ils sont sexuellement les plus actifs. Cette vulnérabilité est renforcée parce que beaucoup d’entre eux naissent avec le VIH », a-t-elle expliqué.

Par ailleurs, Mlle Nizigiyimana a déploré l’absence d’un engouement manifeste chez les jeunes pour le dépistage du VIH qui devrait se situer au coeur de la prévention contre la pandémie.

« Il y a des jeunes gens qui ont peur de se faire dépister sur le VIH parce que si le résultat est positif, ils sont stigmatisés et rejetés dans la société. Et dans ce cas, on ne peut qu’assister à des réticences parce qu’on ne veut pas se faire dépister de peur d’être déçu par le résultat en cas de sérologie positive », a-t- elle expliqué.

Selon Mlle Nizigiyimana, pour que le Burundi puisse marquer des avancées dans le processus vers « zéro nouvelle infection du VIH » à l’horizon 2015 conformément aux directives de l’ONU-SIDA, il faut donner un coup d’accélérateur au programme national de sensibilisation et de mobilisation contre ce fléau, avec une attention particulière pour les jeunes burundais de moins de 25 ans et les enfants en bas âge, cible privilégié de cette pandémie.

« Que tout jeune burundais et tout enfant du pays sache au moins ce que c’est le VIH. Dans ce cas, ils sauront comment se prévenir contre la pandémie, notamment via une bonne utilisation des préservatifs dans l’ultime objectif de promouvoir une sexualité responsable », a-t-elle plaidé.

En outre, selon elle, pour que le processus burundais tendant vers zéro nouvelle infection du VIH puisse aboutir à des résultats palpables au cours de la décennie post-2015, les parents séropositifs devraient adopter systématiquement le « Programme de Transmission de la Mère à l’Enfant » (PTME), qui consiste à lutter contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant depuis la conception d’une grossesse jusqu’à la période de l’allaitement du nouveau-né, ce qui permettrait de diminuer les nouveaux cas d’infection du VIH pour les bébés et pour les jeunes au Burundi.

Mlle Nizigiyimana a exclu la possibilité pour le Burundi de réaliser l’objectif de zéro infection du VIH en 2015 conformément aux directives de l’ONU-SIDA. « Il y a encore beaucoup de séropositifs dont des jeunes qui ne connaissent ni leur statut sérologique ni comment se comporter face à VIH », a-t-elle déploré.

Toutefois, a-t-elle souligné, les Burundais ne devraient pas désarmer face à cette pandémie et devraient plutôt redoubler d’ ardeur pour atteindre zéro nouvelle infection le plus tôt possible.