Le Burundi est confronté dans un proche avenir aux risques sismiques parce qu’il fait partie des pays du « Rift valley », a indiqué à Xinhua, vendredi, le commissaire de police principal Edouard Nibigira, directeur général de la protection civile au ministère burundais de la Sécurité Publique et président de la plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes.
Le commissaire, qui s’exprimait en marge de la clôture d’un atelier de renforcement des groupes sectoriels au niveau de la plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes, a précisé que le Rift Valley est une rupture de terrain qui s’est effectuée progressivement aux temps anciens à partir d’une succession de lacs qui prennent source près de l’ Ethiopie et qui évoluent le long des territoires de l’Est de la RDC, de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie jusqu’ au Malawi pour former finalement le vaste ensemble de la région des Grands Lacs. « En effet, le lac Tanganyika est une émanation de ce genre de mouvements de terrain. Les études déjà menées ont montré que le sud du lac Tanganyika a un magma qui aurait une amplitude comprise entre 5 et 6. Ce risque est là, sauf que les experts en la matière n’ont pas encore déterminé exactement la période pendant laquelle ce mouvement peut s’opérer », a souligné M. Nibigira.
Les vibrations de la terre enregistrées fréquemment au Burundi à certaines périodes telles que celles connues en janvier dernier font craindre que ces « agitations » pourraient causer des dégâts humains et matériels importants tels que les destructions des maisons et des plantations sans écarter la famine qui s’en suivrait.
Pour prévenir cette situation, a-t-il révélé, les experts burundais en matière sismique travaillent en partenariat avec leurs homologues congolais opérant dans une station d’étude basée dans la ville de Goma, ville de l’est de la RDC, qui surveillent et analysent sans cesse le développement des mouvements sismiques dans la région des Grands Lacs et leurs impacts potentiels.
« Nous recevons régulièrement des informations de la part de cette station grâce aux analyses effectuées par des experts locaux. C’est pourquoi, lorsqu’on saura que le risque approche, nous serons à mesure d’informer la population burundaise pour qu’elle évacue rapidement les lieux réputés dangereux sur le modèle des congolais de Goma lorsqu’ils ont dû faire dans le passé à des mouvements sismiques associés à des irruptions volcaniques », a fait remarquer M. Nibigira.
« Ce que nous craignons au Burundi au fur des années qui avancent, c’est que le magma, qui est la mesure de l’évolution du risque sismique, qui a déjà atteint une amplitude de 5, commence à évoluer très rapidement. Car par exemple, les mouvements sismiques qu’ont déjà connus certains pays tels que la Chine ou le Japon, atteignent une amplitude de plus ou moins 7. Cinq et sept c’est proche, donc cela signifie que l’amplitude du mouvement sismique commence à augmenter pour le Burundi. Donc, il y a risque sismique, même si on n’a pas encore pu déterminer la période », a affirmé M. Nibigira. En cas d’irruption de mouvements sismiques au Burundi, a-t-il révélé, les zones potentiellement menacées sont celles les régions de l’ouest du pays et de la partie sud au niveau de la province de Makamba.