source : Panapress, 22-10-2014
Une liste définitive d’acquéreurs de stands a été arrêtée pour reloger 2.318 commerçants, soit un peu plus de la moitié des 5.600 commerçants de l’ancien marché central de Bujumbura qui était parti en fumée en mars de l’année dernière suite à un incendie, officiellement d’origine accidentel, apprend-t-on de source proche de la commission chargée de la répartition des places dans le nouveau temple « provisoire » des affaires dans la capitale politico-économique du Burundi.

Le syndicat des commerçants du Burundi (Sygeco) avait estimé à plus de 100 milliards de francs burundais, les dégâts matériels qui ont été causés par le sinistre, soit le cinquième des richesses du pays.

Dans le nouveau « petit » marché «provisoire» qui a néanmoins coûté autour d’un milliard et demi de francs burundais (près d’un million de dollars américains), des réclamations ont eu lieu et la liste définitive a été arrêtée après une analyse minutieuse de 727 dossiers qui avaient été introduits par des commerçants lésés, dont 452 ont été reçus favorablement, selon Melchior Simbaruhije, le président de la commission qui est pilotée depuis la deuxième vice-présidence de la République en charge des questions économiques et sociales.

Les dossiers qui ont été recalés sont ceux des commerçants qui cumulaient plusieurs stands à l’ancien marché central de Bujumbura et qui voulaient conserver les mêmes avantages. La commission a décidé que dans le nouveau marché, aucun commerçant n’allait avoir plus d’un stand pour satisfaire le plus grand nombre, selon toujours M.Simbaruhije.

Le porte-parole de la deuxième vice-présidence a encore précisé que l’inauguration du nouveau marché central attendra que soient terminés les travaux de finition, surtout au niveau de la construction des stands et autres échoppes.

L’ancien marché central était une donation imposante de la France des années 1994, avec une charpente métallique à perte de vue qui supportait une toiture faite de tôles transparentes pour filtrer la lumière du jour.

L’infrastructure économique moderne avait néanmoins fini par prendre l’allure d’un bazar où s’entremêlaient la friperie, l’alimentation, les boissons alcoolisées, les huiles diverses, les articles de plomberie, les fruits et légumes et autres boucheries dans des conditions de sécurité qui manquaient d’extincteurs et de service de garde des sapeurs pompiers.

C’est d’ailleurs grâce au secours des sapeurs pompiers du Rwanda voisin que tout le centre-ville de Bujumbura n’a pas pris feu à la hauteur où s’élevaient les flammes de l’incendie.

Le marché a été laissé en l’état où l’incendie l’a laissé et des passants se plaignent des odeurs nauséabondes qui en sortent faute de décontamination.

Le nouveau marché est tout en métal pour prévenir un sinistre semblable à celui de l’année dernière dans un lieu public. Les commerçants et passants qui le voient encore de l’extérieur reprochent au nouveau marché sa situation plus à la périphérie nord de la ville de Bujumbura, un étroit parking qui est coincé entre la route de l’aéroport international de Bujumbura et des habitations.