Par lasemaineafricaine.net – 12/02/2015
Brazzaville a abrité, vendredi 6 février dernier, la réunion du Cissa (sigle anglais voulant dire: Comité des services de renseignements africains) région Afrique centrale).

L’ouverture de cette réunion, qui a regroupé les directeurs généraux et chefs des services de renseignements des pays d’Afrique centrale (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RDC, Sao-Tomé-et-Principe, Tchad).., a été présidée par le vice-amiral Jean-Dominique Okemba, ministre délégué, secrétaire général du C.n.s (Conseil national de sécurité), conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, en présence de Semayat Shimelis Wolde, secrétaire exécutif du Cissa, du secrétaire général du Ministère des affaires étrangères et de la coopération, Cyprien Sylvestre Mamina, et du général Philippe Obara, directeur général de la surveillance du territoire. Cette première réunion s’est tenue alors que la menace de la secte islamo-terroriste, Boko Haram, est devenue une grande préoccupation pour les Etats africains. Les services de renseignements en Afrique sont décidés à apporter leur contribution pour lutter contre cette menace.

Dans son mot d’ouverture, prononcé au nom du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, le vice-amiral Jean-Dominique Okemba a exprimé «la nécessité d’ériger une digue aux menaces répertoriées, afin de garantir, à nos pays, la sécurité commune, indispensable à la stabilité des Etats et à la promotion du développement tant souhaité». Selon lui, «il n’y a pas de souveraineté sans maîtrise des paramètres sécuritaires». Ces propos du secrétaire général du C.n.s ont ainsi interpellé les participants, face à la menace que constitue l’expansion de Boko Haram sur les pays voisins du Nigéria. Le général Philippe Obara n’a pas manqué de le relever, dans son allocution.

«Cette première réunion du genre (organisée à Libreville, en décembre 2012, s’était tenue en pleine crise centrafricaine, dans l’exacerbation de l’activisme des forces négatives qui déstabilisaient profondément l’Est de la République Démocratique du Congo et la menace de Boko Haram, à la frontière de la République du Cameroun. Aujourd’hui, la deuxième réunion du Cissa-Région Afrique centrale se tient dans un contexte qui a, certes, évolué: la crise centrafricaine qui s’achemine vers sa sortie; les Forces armées de la République démocratique du Congo ont, désormais, la maîtrise de la situation à l’Est de la RDC. Mais, le tableau le plus sombre reste celui de la secte islamo-terroriste Boko Haram qui est, désormais, plus fortement, une grande préoccupation sous-régionale, en ce qu’elle guerroie dans le Nord de la République du Cameroun, menace la République du Tchad. Elle est ainsi aux portes des autres pays de la sous-région. Notre devoir est de la combattre, afin qu’elle n’ait de répit nulle part», a-t-il déclaré.

Le général Obara a aussi déploré les injonctions de la communauté internationale qui, à ses yeux, fragilisent les Etats africains, ouvrant ainsi la voie aux menaces de tous genres: «Mais, comme si cela ne suffisait pas, nos donneurs de leçons de la communauté internationale qui ne se sont jamais remis de l’accession de nos pays à la souveraineté internationale, tiennent toujours à infantiliser les Africains et leurs dirigeants, au nom de leur puissance monétaire et économique. Les ingérences manifestes de ces puissances sont, à ne point douter, déstabilisatrices de la région Afrique centrale, avec, malheureusement, la naïveté des intellectuels africains en mal de pouvoir et d’audience». Rappelons que le Congo, membre fondateur du Cissa en 2004, assure, à travers le général Philippe Obara, la présidence en exercice du Cissa-Afrique centrale, depuis la 12ème conférence du Cissa tenue à Nairobi (Kenya), du 27 au 30 août 2014. Le rapport de la réunion de Brazzaville sera adressé au secrétariat exécutif du Cissa et également à la commission de l’Union africaine qui a décidé de mettre en place une force régionale de 7500 soldats, pour combattre la secte islamo-terroriste Boko Haram.