Après avoir ordonné le lynchage d’un franco-burundais, après avoir commandité l’assassinat d’un paisible burundais brûlé vif à Bujumbura, le capitaine Gratien Rukindikiza et ses compères sont décriés par les burundais et les étrangers qui ont vu les images macabres relatives à ces actes ignobles commis par les voyous sans échecs sous les ordres de Rukindikiza et Sinduhije.
Gratien Rukindikiza
Rien d’étonnant que d’un côté ce Rukindikiza crache son venin sur les candidats déclarés aux présidentielles 2015 et plus particulièrement sur Agathon Rwasa, le traitant de traître et de lâche, parce que ce dernier a compris le jeu. Il refuse d’être considéré comme un pont pour masquer le caractère ethnique de ces manifestations qui n’est plus à démontrer. Antoine Kaburahe du journal Iwacu qui est de connivence avec Rukindikiza aura tout fait, tout divagué pour convaincre les nuls que les manifestations reflètent l’image du Burundi (Hutu-Twa-Tutsi), mon œil !!!!
De l’autre côté Alexis Sinduhije qui compte sur les démobilisés ex-FAB et quelques éléments encore actifs dans l’armée, n’en peut plus, il pique une colère extrême et s’en prend au ministre de la défense le Général Gaciyubwenge Pontien, sous-entendant qu’il l’a trahi. Qu’attendait-il de lui ? Avaient-ils conclu des accords ?
Alexis Sinduhije
Entre temps, saviez-vous que c’est ce Rukindikiza qui était garde du corps du Président Ndadaye ? Et que ce lâche avait su à temps que le Président Ndadaye allait être exécuté ? Et que ce traître a pris le large, abandonnant le Président aux mains des chiens enragés ? Qui alors est plus lâche et plus traître que ce Rukindikiza ?
Bon, Soit. Quoi qu’il arrive, l’évidence est là, l’idée d’un empire Hima est toujours sur la table, le seul obstacle est de s’entendre sur l’Empereur. Entre temps, le mouvement de contestation qui, au départ nous disait-on, était contre le 3ème mandat de Nkurunziza, s’est transformé en mouvement contre les partisans du CNDD-FDD en général et contre les hutu en particulier.
Actuellement même un sourd-aveugle peut sentir que presque tous les tutsi de l’intérieur du Burundi et de l’extérieur sont mobilisés plus que jamais. La question que se posent pas mal d’observateurs est : « si dictature de Nkurunziza il y a, les tutsi sont-ils plus affectés que les Hutu ? » Certainement pas. Le 3ème mandat est tout simplement une goutte qui a débordé la vase. Pour rappel, à la fin des négociations d’Arusha, le G10 (groupe Tutsi) a failli ne pas signer les Accords n’eut été le forcing de Nelson Mandela et Bill Clinton. Le G10 n’a pas accepté la formule de partage du pouvoir de 40/60 (40% pour le tutsi et 60% pour les hutu), exigeant plutôt 50/50, c’est pourquoi le G10 a signé ces Accords avec des réserves. Depuis lors, les tutsi n’ont jamais digéré cette formule de partage. Pour preuve lors du referendum sur l’actuelle constitution, tous les tutsi ont voté contre (souvenez-vous de la déclaration du vice-président Kadege, qui fut tout de suite limogé par le président Ndayizeye). N’est-il pas alors ironique et curieux qu’aujourd’hui, ils chantent le respect des Accords d’Arusha qu’ils ont mal accueillis et la constitution qu’ils avaient rejetée ? Quel cynisme !
Pourtant, les dessous des cartes de toutes ces agitations, c’est de creér le chaos qui mène à une transition. Et qui dit transition suppose les négociations. Ils espèrent ensuite revenir sur les Accords d’Arusha et exiger la formule 50/50, revoir le mode d’élection d’un homme une voix et exiger l’alternance ethnique à la présidence de la République.
Pour tous ceux qui participent à ces manifestations comme des moutons de Panurge, sans savoir l’amont et l’aval, gare à eux.
Bacinoni Roberto