« Les combats ont cessé dans le centre ville de Bujumbura. L’aéroport a été repris par les loyalistes à Nkurunziza. Les pochettes de résistance des putschistes ont été anéanties. La route menant à l’aéroport est sécurisée et nous attendons le retour du président de la république d’un moment à l’autre. » C’est en ces termes qu’un haut gradé de l’armée s’est confié à un correspondant de votre site sur place à Bujumbura. Une information démentie par un officier présent à l’aéroport et qui affirme que les putschistes tiennent encore bon.

Le journaliste Gilbert de la RPA venait de déclarer sur les ondes de la Radio Isanganiro que les informations en provenance de Dar es salaam confirmaient le départ tôt le matin de Nkurunziza vers Bujumbura. On a signalé également que tard dans la nuit, les lumières ont été rallumées à l’aéroport et que les loyalistes avaient repris le contrôle. Un véhicule blindé des putschistes qui se rendait en renfort à l’aéroport aurait été neutralisé par les loyalistes. Informés du retournement de la situation, certains putschistes se seraient enfuis. D’autres auraient été tués comme ce serait le cas des militaires qui protégeaient la radio RPA. Difficile pour le moment de connaître le bilan des pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Difficile de savoir qui a gagné la bataille autour de la radio RPA. C’est une situation toujours confuse.

D’après un officier général contacté à Bujumbura, l’échec du putsch demeure prévisible. D’abord, parce que le général Niyombare était marginalisé et que même ses complices étaient moins influents dans l’armée. Parce qu’il n’a pas eu le soutien ni du ministre de la défense ni du chef d’état major de l’armée. Pire encore, le coup d’Etat aurait été ébruité depuis bien des jours comme l’affirme quelqu’un de l’entourage du président. Ce qui expliquerait l’absence du président aux travaux du sommet de l’EAC. Nkurunziza aurait voulu que le monde découvre que les manifestations visaient un tel dénouement. Une affirmation qui est balayée par les sources proches des putschistes et qui affirment maîtriser leurs communications.

On note que jusqu’à cette date, les opposants se sont gardés de commenter la tentative de destitution des institutions élues par le peuple. Seuls certains activistes de la société civile persistent à soutenir cette violation dangereuse de la légalité. Sur les radios locales et internationales, Pacifique Nininahazwe du FOCODE estime que la solution du putsch était une réponse aux lamentations de la population. Noël Nkurunziza du FORSC abonde dans le même sens pour saluer le courage des putschistes. Jean Claude Kavumbagu de NetPress se réjouit de la chute de Nkurunziza. Pierre Claver Mbonimpa de l’APRODH ne tarit pas d’éloges à l’endroit des putschistes. Mais si les armes se sont tues au centre ville, difficile de savoir qui tient les rênes du pays pour le moment. Encore du wait and see. Alarmant.

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