L’avion cargo transportant des armes et munitions qui avait été interdit de décharger à Bujumbura vient d’être autorisé. L’ambassade de France a dû fournir une liste détaillée des armes et munitions qui entrent dans le pays. Il s’est avéré que ce qui pesait lourd était plutôt un véhicule blindé devant être utilisé par l’ambassadeur. Il ne s’agit donc pas de deux tonnes d’armes mais d’une vingtaine de fusils et leurs munitions. 16 gendarmes ont été admis sur le territoire national.
Mais les tractations se poursuivent car la France a suspendu sa coopération militaire avec le Burundi. Certains dignitaires du régime souhaitent plutôt que l’ambassade de France ferme et évacue son personnel si elle sent que la sécurité n’est pas suffisante. Les supporters du régime jugent que les Occidentaux ont montré un penchant manifeste en faveur des insurgés et des putschistes. La France a, par deux fois, présenté des projets de résolution au Conseil de Sécurité de l’ONU pour condamner le régime de Bujumbura. Elle s’est heurtée à l’opposition de la Chine et de la Russie. Cette implication de la France va pousser le gouvernement à s’armer davantage du moins à équiper la garde présidentielle pour ne pas être surpris par le feu des armes françaises.
La France est accusée de supporter les opposants à Nkurunziza et d’écouter les conseils de l’ancien président Pierre Buyoya. Et pourtant, elle a su compter sur l’appui de Nkurunziza pour imposer ses plans de contrôle de la RCA! La haine des Français peut monter d’un cran à Bujumbura et toute tentative d’atteinte à la vie des dignitaires du régime serait attribué aux Français.
La France est accusée d’utiliser ses médias (RFI, France 24) pour soutenir le mouvement des manifestants qui connaît un essoufflement évident. Une réunion au siège du groupe de presse IWACU se tient avec tous les diplomates occidentaux pour relancer les médias privés. Les Occidentaux sont accusés de ne s’intéresser qu’aux médias favorables à l’opposition. Le cas de REMA FM est ignoré. Ce qui pourrait compliquer la réouverture des radios étant donné que le régime les accuse d’attiser la contestation et de propager des rumeurs. Le régime de Bujumbura refuse de se faire dicter la conduite par les Occidentaux qui ont par ailleurs suspendu toute coopération notamment la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas.
L’espoir de sortie de crise est attendu du côté d’une troika régionale (Afrique du Sud, Angola, Kenya, Ouganda, Tanzanie) qui compte débarquer à Bujumbura. Pour la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, Nkurunziza fait partie de la solution. Elle plaide en faveur du respect de la décision de la cour constitutionnelle et un report des élections. La Commission Nationale Electorale Indépendante aurait déjà accordé ce report. A suivre.
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