Le camp Nkurunziza doit éviter d’être triomphaliste. Rien n’est gagné. Mais le sommet de l’EAC à Dar es salaam a douché le moral et anéanti les ambitions des fauteurs de troubles derrière le prétexte du mandat. Les médias internationaux s’efforcent d’organiser des débats tendancieux pour minimiser l’impact mais c’est peine perdue. On pouvait entendre quelque journaliste de BBC ou RFI mentir que la question du mandat controversé de Nkurunziza n’a pas été évoquée! Des auditeurs à travers l’Afrique de l’Ouest surtout appelaient pour jeter des tomates sur Nkurunziza. Ils l’accusaient de violer la constitution et d’être plus dangereux que Blaise Compaoré. Quelle propagande! Et cela au moment où la veuve de Sankara est à Ouagadougou pour identifier les restes de son époux! Au moment où on parle de funérailles nationales pour le grand panafricaniste et de ses compagnons d’armes! Le parallélisme entre Compaoré et Nkurunziza n’a pas beaucoup d’éléments en commun. Mais le stratagème du mandat et de la révolution encore problématique du Burkina Faso arrangent ceux qui veulent manipuler les naïfs. Compaoré est à comparer plutôt à Paul Kagame du Rwanda.
Il convient de le souligner: le sommet de l’EAC à Dar es salaam a bel et bien analysé la candidature de Nkurunziza. Il a examiné le rapport des avocats et procureurs de l’EAC, le rapport des sages de l’EAC et du COMESA et le rapport de Djinnit. Il a bien entendu écouté les arguments du gouvernement du Burundi. La conclusion a été de s’incliner devant le verdict de la cour constitutionnelle du Burundi. Même madame Dlamini Zuma a acquiescé. Elle vient pourtant de rencontrer un émissaire américain à Addis-Abeba et de se rétracter en recommandant l’abandon de Nkurunziza. Ce jeu est pathétique pour une personnalité aussi prestigieuse. Pourquoi n’avoir pas exprimé sa désapprobation une fois en présence des chefs d’Etat et de son ex-mari Jacob Zuma?
La main américaine dans la crise burundaise est trop visible. Ce n’est pas à cause du communiqué que l’ambassadeur des USA au Burundi vient de sortir. Elle vient de mépriser l’appel des sénateurs américains qui invitent à respecter la décision de la cour constitutionnelle du Burundi et à mettre un terme à toute violence. Dawn Liberi déclare que cet appel des sénateurs n’engage qu’eux. Elle réitère le rejet de la candidature de Nkurunziza. Autrement dit, ce que le sommet de l’EAC à Dar es salaam a accepté n’a aucune valeur devant le gouvernement américain! Rien de nouveau à vrai dire. Car OBAMA ne fait que de la figuration à la tête de la superpuissance puissance américaine. Si Samanta Power et son réseau persistent à vouloir le chaos au Burundi, il faut se préparer à une lutte longue et douloureuse. Le nickel de Musongati, l’uranium de Bubanza et le pétrole du lac Tanganyika deviennent une malédiction! Samanta Power est cet ancienne activiste des droits de l’homme, fondatrice de la radio RPA avec l’argent de la CIA et actuel ambassadeur des USA à New York. Elle est accusée d’avoir torpillé la réforme du conseil de sécurité. Israël lui en veut particulièrement. Interroger Google pour en savoir davantage.
La déclaration de Dlamini Zuma et de l’ambassadeur des USA au Burundi est un coup de main aux activistes qui comptent encore sur les violences c des manifestants et des policiers pour empêcher le dialogue et le bon déroulement des élections. On a entendu Pacifique Nininahazwe menacer de rendre caduque la décision prise à Dar es salaam. Pierre Claver Mbonimpa garde la même revendication: le départ de Nkurunziza! Mais ils sont à court de jeunes drogués pour manifester. Il y a plus d’un millier d’arrestations. Un groupe important a abandonné le mouvement. D’autres fuient vers le Rwanda dans l’espoir de rejoindre une rébellion de Sinduhije. Ce mardi, la police a tiré sur les pochettes de dix à vingt manifestants à Cibitoke, Musaga, Ngagara et Kinindo. Des dérangements sporadiques mais sans incidence grave sur la vie des quartiers. La police venue des provinces est impitoyable. Quelques journalistes étrangers ont tenté de se placer entre la police et ces fauteurs de troubles. Ils ont été traités sans ménagement. Juste de l’eau et des gaz lacrymogènes. Leur métier est de couvrir les événements et non de s’interposer! Mais au Burundi, les journalistes portent deux casquettes.: reporters et supporters des manifestants. Fort heureusement, aucun journaliste n’a jusqu’à maintenant perdu la vie dans ces troubles. Jean Baptiste Bireha? Non plus. Nous lui souhaitons prompte guérison.
Les activistes sont mal. Les manifestations sont ramenées à l’image d’une peau de chagrin. Les explications sont évidentes. Mais on signale que quelques groupes de jeunes auraient été envoyés à l’intérieur du pays. Surtout dans les communes de Matana, Mugamba, Mugongo Manga, Vyanda et Rusaka. Une autre version indique que Rwasa Agathon aurait retiré ses jeunes pour les envoyer plutôt dans les campagnes électorales. Il aurait compris que Dar es salaam n’est pas à sous estimer. Pour avoir bénéficié de la protection de la Tanzanie, il sait ce dont ce pays est capable. Les activistes eux rêvent encore?
Pas du tout! Les USA donnent des consignes. L’Occident pourrait peser sur les opposants pour relancer le dialogue. L’objectif est d’obtenir la réouverture des medias détruits et la levée des mandats d’arrêts. Ce que les manifestations n’ont pas obtenu, ils peuvent l’atteindre à travers les médias. Plus d’un Burundais sur quatre (de plus de quinze ans) à un téléphone chinois qui est en même temps un poste radio. RPA, Isanganiro, Bonesha et TV Renaissance vont entrer en scène. Objectif: diaboliser un groupe des dignitaires du CNDD-FDD et convaincre que Nkurunziza a tué plus de Hutu que tous les régimes de Rutovu! La campagne médiatique viserait alors à empêcher la victoire du CNDD-FDD au profit de la coalition Rwasa-Nditije. A défaut, la victoire du CNDD-FDD serait très relative. Cela était d’ailleurs le plan B de la Belgique après l’échec du coup d’Etat. Décidément, la crise burundaise est plus complexe qu’une affaire de candidature. Wait and see.
Editeurs B-24