Louis Michel est un homme politique belge très proche du major Pierre Buyoya. Il est connu pour son mépris de ce tout ce que le CNDD-FDD fait au Burundi. Déjà en 2006, il sortait ses dents comme un loup pour mordre la main du ministre Dieudonné Ngowembona, alors ministre des finances. « LOUIS MICHEL, MEMBRE DE LA COMMISSION EUROPEENNE
Bruxelles, 10-03-2006 D3*3/(06)/D1050/KD/avbS137

Monsieur le Ministre,

Je voudrais donner suite à l’entretien bilatéral que nous avons eu le 30 janvier à Brazzaville, afin de continuer à travailler sur l’exercice de programmation du 10è FED. Permettez moi pour cela de vous faire part de ce qui m’a paru essentiel pour le futur au cours de notre discussion. Tout d’abord, s’agissant de l’état de nos relations de coopération, je vous confirme que la Commission va continuer à soutenir le Burundi pour permettre son redressement et consolider le processus de paix.
J’espère que la question du directeur de la cellule d’appui dont nous avons parlé a été résolue. Comme je vous l’ai dit, vous devez non seulement avoir confiance dans les personnes qui vous entourent, mais aussi celles-ci doivent remplir certains critères en termes de capacités et de qualifications pour le poste auquel elles sont nommées. » Dans cette lettre confidentielle mais diffusée partout, Louis Michel ne voulait pas que les cadres nommés sous le régime de Buyoya soient remplacés. Il traitait tout ce que le CNDD-FDD proposait d’incompétent.

Famille Louis Michel comme une dynastie en Belgique

Son fils Charles Michel est Premier ministre de Belgique. Si Louis Michel se fâche contre le Burundi, il compte donc sur son fils pour transformer son ire en sanctions économiques! On se souvient que Charles Michel est devenu ministre de la coopération quand il avait à peine 28 ans. Il est actuellement le plus jeune Premier ministre de l’Europe! En Belgique, on est ministre de père en fils, d’oncle à neveu etc. Juste quelques familles contrôlent les partis politiques et les affaires publiques. C’est ce que Louis Michel voulait au Burundi: juste des familles proches du major Pierre Buyoya. Le ministre de la coopération s’appelle De Croo comme son père bien des années avant! La liste pourrait être longue de ces dynasties qui règnent sur la Belgique réellement! Le roi n’étant qu’honorifique!

Aux yeux de Louis Michel, Nkurunziza serait disqualifié!

La Belgique a pris position très clairement contre Nkurunziza. Parce qu’elle veut le retour aux affaires des fidèles ou pions de Pierre Buyoya. Louis Michel s’en prend à Pierre Nkurunziza qu’il a accusé d’avoir violé l’accord d’Arusha. Or, avec le temps, le monde entier sait que l’accord d’Arusha a été largement mis en application et que c’est la constitution qui est la loi fondamentale du Burundi. Cette constitution a été interprétée favorablement par la juridiction nationale compétente. Louis Michel se place au dessus de la cour constitutionnelle. Parce qu’il est Belge, ancien colonisateur du Burundi. Donc, l’homme qui peut toiser et faire trembler un chef d’Etat d’un Etat souverain! Parce que l’Afrique est méprisable et que l’Europe dicte la loi? « Celui qui se fait agneau, le loup le mange ».

Nkurunziza n’a pas violé l’accord d’Arusha. Parce que cet accord est maintenant une référence morale. Ce qui compte, juridiquement parlant, c’est la constitution. Louis Michel est un imposteur. Il veut manipuler l’opinion internationale et exécute une consultance pour le compte de son ami et protégé Pierre Buyoya. Il souffre beaucoup de voir que Nkurunziza a tenu bon et qu’il est soutenu par les pays de la région, une grande partie du conseil de sécurité de l’ONU et surtout par la majorité des Burundais. Quand Louis Michel dit que Nkurunziza est disqualifié, ce n’est pas à Nkurunziza qu’il s’en prend mais à toute cette multitude de Burundais qui attend l’appel pour les urnes pour voter en faveur de Nkurunziza. Quand Louis Michel dénigre Pierre Nkurunziza, il vise à vrai dire l’armée et la police qui ont fait échoué la tentative de putsch qui avait pour cerveau le général Cyrille Ndayirukiye, le Colonel Bernard Busokoza, le Colonel Daradangwa. Quand Louis Michel invite à ne plus coopérer avec Nkurunziza, il veut créer un cadre nouveau de coopération qui permette à la Belgique d’enrichir les réseaux des ONG belges et de la société civile burundaise. Le même budget de la coopération sera donc maintenue mais au profit des associations créées par les caciques du régime de Buyoya.

Louis Michel se trompe d’époque

Sans le savoir, Louis Michel vient de rendre à Nkurunziza un grand service. Il saura revoir le cadre légal de financements des actions des associations de la société civile et des médias. Le Burundi était l’unique pays qui signait des conventions avec les Etats partenaires et ne contrôlait plus les flux d’entrée et de dépenses des fonds accordés à la société civile. Désormais tout devra passer par la Banque centrale du Burundi. Le choix des partenaires locaux devra être avalisé au niveau de la direction chargée des ONG étrangères au Ministère ayant la coopération dans ses attributions et au niveau du ministère de l’intérieur. Les associations de la société civile devront rester scrupuleusement dans le cadre fixé par l’objet social conformément aux statuts. Louis Michel a raté une occasion de se taire. Il se trompe d’époque. Les Burundais de la lutte pour l’indépendance ont refusé l’arrogance des Belges malgré le soutien même de l’eglise catholique au parti PDC. Plus d’un demi siècle plus tard, Louis Michel se croit gouverneur du Burundi et au-dessus d’un président élu par le peuple souverain. Les patriotes burundais sauront le remettre à sa place.

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