A entendre les irréductibles de la société civile et de l’opposition qui pourtant sont censés être les artisans ou défenseurs de la paix et le bien-être de la société burundaise, déclarer sous un angle aigu qu’il faut une lutte armée contre le régime de Bujumbura, des questions sans réponses surgissent dans les cœurs meurtris des paisibles citoyens burundais sur les intentions réelles de ces activistes et opposants. Ce n’est finalement pas ce qu’ils appellent le « troisième mandat de Nkurunziza » qui peut justifier la lutte armée. Il est maintenant clair qu’il y a des vices cachés qu’il faut discerner politiquement ou ethniquement.
Même s’il y a timidité à confirmer que le dosage ethnique est plus élevé dans cette crise, il est évident que cela est plus remarquable même si les Pancrace Cimpaye et autres hutus y participent activement. Sur cette lutte armée envisagée par ces extrémistes et qui est unanimement souhaitée par les manifestants, il faut qu’ils comprennent une chose : dire que même Nkurunziza est président par les armes, c’est une comparaison dangereusement imitable. Par ailleurs Nkurunziza est président parce qu’il a été élu par les burundais de façon démocratique. Vous les partisans de la lutte armée, sachez bien que la guerre, on sait comment elle commence, mais on ne maitrise pas sa finalité. On connait ceux qui créent la rébellion mais on ne cannait pas ceux qui vont en profiter à la fin. On connait les objectifs et l’idéologie du départ, mais on ne maitrise rien à l’arrivée. Les exemples ne manquent pas. De la Libye de Kadhafi en passant par l’Egypte de Moubarak sans oublier la SELEKA de la Centre-Afrique, on ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre.
La guerre, elle va détruire les écoles alors que maintenant ces écoles sont intactes, la guerre va détruire les routes, les villages. Elle va faire plus de dégâts humains, matériels et moraux. Alors qu’aujourd’hui à part ce troisième mandat décrié par les « ôte-toi de là que je m’y mette » et applaudit par les autres, rien ne peut justifier la guerre. Quand Nkurunziza proclame haut et fort que tout va-en-guerre sera lui-même et lui seul victime de son choix, il n’a pas tort. Le peuple burundais est tellement fatigué de ces guéguerres qui n’en finissent pas. Où tout politicien sans programmes, tout individu frustré, tous ne pensent qu’au Kalachnikov comme futur donneur du pouvoir.
Comme l’a dit Jean-Jaurès, dire d’avance que la guerre est la seule solution, alors qu’elle ne serait même pas la solution, c’est s’enivrer soi-même de son paradoxe belliqueux et perdre l’équilibre dans la véhémence de son pugilat. Alors Messieurs Pacifique Nininahazwe, Gracien Rukindikiza et autres, vous voulez vraiment entrer dans la lutte armée, éviter surtout la province de Cibikoke, sinon vous allez pleurnicher encore une fois car vos combattants subiront le même sort que la fois dernière. A ces organisations tendancieuses telles HRW et autres, à ces pays qui soutiennent cette entrée en guerre, qu’ils sachent que la majorité du peuple Burundais vacciné par tant d’années de dictature et d’oppression depuis les années 1800 jusqu’en 2005, est prête à en découdre avec ces anciens bourreaux.
Bacinoni Roberto