COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT A LA SUITE DU SOMMET DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DE L’UNION AFRICAINE A JOHANNESBURG , DU 13 JUIN 2015

Le Gouvernement de la République du Burundi a pris bonne note du communiqué PSC/PR/COMM.2(DXV) du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, issu de la réunion tenue le 13 juin 2015 à Johannesburg et, sans préjudice des consultations qui vont commencer avec la Commission de l’UA, a l’honneur d’informer la Communauté nationale et internationale de ce qui suit :
*.- Du calendrier électoral.
1. Comme recommandé d’ailleurs par le Sommet des chefs d’Etats de l’East African Community le 31 mai 2015, et dans le souci de la préparation des élections libres, apaisées, participatives, crédibles et transparentes de 2015, le Gouvernement a déjà reculé les échéances des élections aux dates les plus éloignées possibles dans les limites des contraintes constitutionnelles pour éviter le chaos qui serait créé par un vide institutionnel.

Le nouveau calendrier techniquement et constitutionnellement acceptable est le suivant :
a.- Elections des Conseillers Communaux et des Députés : le 29 juin 2015,
b.- Election du Président de la République : 15 juillet 2015,
c.- Election des Sénateurs : 24 juillet 2015.

Même si le Gouvernement est d’accord avec le principe d’un consensus sur le calendrier électoral, ce dernier ne pourrait s’inscrire en dehors de ces contraintes constitutionnelles, car l’autorité en charge de la convocation des élections tomberait sous le coup de haute trahison, au terme de ladite Constitution.
*.- Du dialogue et apaisement du climat électoral.
2. En ce qui concerne le dialogue ainsi que les mesures à prendre pour l’apaisement du climat électoral, il ya lieu de rappeler que le Gouvernement a déjà prouvé sa bonne foi en prenant notamment l’engagement de suspendre l’exécution des mandats d’arrêt contre les organisateurs des manifestations violentes. Comme il n’est pas le seul acteur dans l’apaisement de la situation, le Gouvernement attend en vain l’appel formel à l’arrêt des manifestations violentes de la part de leurs organisateurs, comme demandé par le Sommet.

*.- Du désarmement des civils armés.-

3. Concernant le désarmement des groupes de jeunes affiliés aux partis politiques qui détiendraient des armes, le Gouvernement informe encore une fois l’opinion, que des instructions ont été données à la Commission nationale en charge du Désarmement, d’accélérer le rythme de récupération de toutes les armes détenues illégalement par la Population. Il convient de rappeler qu’à ce jour, plus de cent mille armes à feu ont été récupérées par les forces de l’ordre dans le cadre du programme de désarmement.

4. Mais pour arriver à des résultats encore plus performants, le Gouvernement lance un appel à tous les partenaires concernés à travers les comités mixtes de sécurité à savoir : les partis politiques sans exception, les organisations de la société civile, l’administration dans son ensemble ainsi que la population locale, à collaborer dans cette campagne de désarmement, afin de contribuer à l’organisation d’excellentes élections.

Tout appui régional ou international sous forme d’observateurs recommandé par l’Union Africaine serait le bienvenu pour constater cette réalité déjà existante.

5. Toujours dans la même logique de sécuriser le processus électoral, le Gouvernement s’est engagé à assurer la sécurité physique des leaders politiques avant, pendant et après les élections et reste à leur disposition pour les arrangements techniques de mise en application de cet engagement. Une fois les lieux de vote annoncés, des unités de sécurité seront déployées afin d’offrir l’environnement le plus sécurisé possible.

*.- Du retour des réfugiés.-

6. S’agissant des réfugiés, le Gouvernement se réjouit de leur retour progressif et satisfaisant. Plus de 35.mille sur environ les 70 mille réfugiés signalés qui avaient fui les dernières rumeurs sont déjà rentrés, dont 15.000 accueillis dernièrement par le Chef de l’Etat à Makamba au sud du pays, de retour de la Tanzanie, et d’autres rentrés du Rwanda au nord, dans les provinces de Kirundo et Muyinga.

7. Comme il l’a déjà fait, le Gouvernement envisage d’envoyer d’autres missions dans les pays d’accueil des réfugiés pour échanger sur leur retour volontaire. A cet effet, le Gouvernement réitère sa demande pour que les pays et organisations d’accueil des réfugiés ne constituent plus les obstacles au retour de ces réfugiés mais plutôt contribuent à la sensibilisation pour le rapatriement de ceux qui le souhaitent.

8. Enfin, le Gouvernement de la République du Burundi reste disposé à coopérer avec les experts que les partenaires du Burundi enverront dans le souci d’un bon déroulement du processus électoral.
Bujumbura, le 16 juin 2015
Le Secrétaire Général du Gouvernement et
Porte-parole du Gouvernement
Philippe NZOBONARIBA