Le Président du Burundi a lancé un Appel Pressant au Réveil et au Sursaut de l’Afrique, « le continent le plus riche mais qui refuse d’y croire ». C’était lors du lancement solennel des activités de la trente septième Assemblée Générale de l’« AFRICATIP ».
En ce jour où nous procédons au lancement solennel des activités de la trente septième Assemblée Générale du réseau Africain des Agences d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public « AFRICATIP » ; des activités qui coïncident avec la célébration du quinzième anniversaire de l’Agence Burundaise pour la Réalisation des Travaux d’Intérêt Public « ABUTIP », je voudrais d’abord souhaiter la bienvenue et un agréable séjour à nos illustres hôtes.
Au nom du peuple burundais, de son gouvernement et en mon nom propre, je remercie sincèrement le Réseau AFRICATIP pour avoir porté leur choix sur notre beau pays le BURUNDI, pour abriter sa 37ème Assemblée Générale. A travers ce geste amical, vous avez confirmé que la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national.
Riche de ses quinze ans d’expérience en matière de délégation à la Maîtrise d’Ouvrage, l’ABUTIP œuvre pour le compte du Gouvernement et des Collectivités locales dans la gestion des projets d’infrastructures socio-économiques de base. En effet, beaucoup d’infrastructures à Haute Intensité de Main-d’œuvre (HIMO) construites à travers tout le pays sont à son actif.
Ces projets ont eu un impact positif sur le développement du pays en général, et sur les bénéficiaires en particulier. En effet, la population locale a eu accès à des services de base améliorés tels que les routes, la santé et l’éducation, et des infrastructures économiques comme les marchés.
Ils ont également généré des revenus importants aux employés, améliorant ainsi les conditions de vie de leurs familles respectives, tout en permettant un développement sensible des Entreprises et des Bureaux d’Etudes Burundais. Que l’ABUTIP trouve ici nos félicitations pour la mise en œuvre saine et rigoureuse de ces projets.
Excellences,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs ;
Permettez-nous de porter à la connaissance de ceux qui ne le savent pas déjà que ces assises se tiennent au moment où le Burundi vient de se doter de son propre Plan National de Développement. C’est en effet pour la toute première fois, dans l’histoire du Burundi, qu’un Plan National de Développement a été élaboré par les Burundais eux-mêmes.
Ce Plan Décennal qui s’étend de l’an 2018 à l’an 2027 sera désormais une feuille de route pour tous ceux qui veulent investir au Burundi ou tout simplement nous appuyer à travers différents projets.
Nous tendons la main à quiconque souhaiterait nous épauler dans la mise en œuvre de ce programme. Toutefois, nous réitérons notre détermination à honorer la mémoire de nos ascendants en restant constamment fidèle au sens d’honneur et de dignité qui a caractérisé les Burundais depuis les temps immémoriaux.
A travers ce sentiment d’amour patriotique, naturellement légitime, comprenez bel et bien que le Burundi n’acceptera jamais, sous aucune forme, une aide, une subvention ou un crédit susceptibles de porter atteinte à notre dignité, à notre souveraineté ou battre en brèche les valeurs humaines et culturelles des Burundais. Ces valeurs sont par ailleurs reconnues et respectées dans les différents Traités, Chartes et Conventions auxquels le Burundi a souscrit.
Nous souhaiterions également que toute la communauté internationale comprenne que le Burundi n’est plus au stade des aides d’urgence. A l’heure qu’il est, le Burundi a besoin des subventions et surtout des crédits à taux d’intérêts raisonnables pour financer des chantiers à moyen et à long termes.
Excellences,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs ;
Avant de mettre fin à Notre propos, Nous voudrions profiter de cette plateforme pour lancer un appel à l’endroit de l’Afrique. C’est un appel au réveil du continent, un continent qui pour moi est le plus riche mais qui refuse d’y croire.
Beaucoup sont ceux qui font allusion aux matières premières dont regorgent les pays africains lorsqu’il s’agit de leur richesse. Sans toutefois rejeter cette idée, il serait erroné de sous-estimer la tendance démographique de l’Afrique qui constitue aujourd’hui un facteur positif.
La situation de l’Afrique reflète en quelque sorte celle de la Chine d’il y a cinquante ans, avec certes un avenir démographique différent. L’Afrique est le seul continent à bénéficier aujourd’hui d’une réserve de main d’œuvre, aussi considérable, le seul continent presque intégralement jeune.
Quant aux matières premières, force est de constater que le jeu a changé : l’Afrique qui fût à un certain moment de son histoire pourvoyeur des matières premières à un seul continent a progressivement intéressé le reste du monde.
Visiblement, et cela à moyen terme, eu égard à son rythme de croissance, l’Afrique deviendra sans doute son propre fournisseur et son propre client. Elle produira d’abord pour elle-même et ensuite pour le reste du monde.
Certains pays africains connaissent en effet l’essor industriel, à tel enseigne qu’ils deviennent consommateurs des matières premières produites localement, avec une propension exponentielle à s’approvisionner en dehors du périmètre national.
De surcroît, fort d’une réserve de main d’œuvre aussi bien jeune que numériquement considérable, cette situation confère à l’Afrique un avantage comparatif qui rend d’elle un continent de l’Avenir.
Certes il y a des défis et des menaces en Afrique et le reste du monde n’en manque pas. Cependant, il semblerait que l’on puisse dessiner pour l’Afrique certaines pistes d’amélioration et des voies de sortie, en s’appuyant sur les différents atouts dont dispose l’Afrique contemporaine, pour un espoir de développement et de croissance. Il convient de comprendre au demeurant, qu’un bon nombre de menaces sont téléguidés de l’extérieur de l’Afrique, par des prédateurs et des pêcheurs en eaux troubles.
Nous devons désormais garder constamment à l’esprit que l’Afrique a tout mais qu’elle n’a pas tout fait, que c’est un continent d’hommes et femmes capables, des ressources humaines avec un savoir-faire et dont le moment de le faire savoir est venu.
Nous devons nous lever comme un seul homme, émuler nos vaillants ascendants de l’ère pré-colonial et des visionnaires africains de tous les temps. Nous devons absolument repenser notre système d’éducation, nous devons grandir et exiger notre place dans le concert des nations.
Pour terminer, Nous voudrions réitérer notre profonde gratitude aux Partenaires Techniques et Financiers, avec une mention spéciale à la Banque Mondiale, pour leurs efforts multiformes pour asseoir un développement harmonieux dans notre pays. Certainement que la Banque Mondiale le fait pour les autres pays africains.
C’est sur cet appel pressant au Réveil et au sursaut de l’Afrique, ainsi que sur cette note de gratitude que nous déclarons ouverts à Bujumbura en République du Burundi, les travaux de la 37ème Assemblée Générale du Réseau AFRICATIP. Nous vous souhaitons des échanges fructueux et nous exprimons nos vœux de succès à l’Agence Burundaise pour la Réalisation des Travaux d’Intérêt Public qui célèbre aujourd’hui ces 15 d’existence.
Vive le partenariat Africain ;
Vive la Coopération Internationale ;
Vive le BURUNDI ;
Que Dieu vous bénisse ;
Je vous remercie.