Le dialogue ou négociations qui étaient en cours au Burundi se sont arrêtées en queue de poisson le dimanche 19 juillet. Elles étaient une manoeuvre dilatoire pour les deux parties! L’opposition espérait gagner du temps et obtenir le report des élections. Une fois ce report accordé, l’opposition comptait exiger l’annulation des élections déjà organisées et surtout empêcher Nkurunziza de briguer un nouveau mandat. Ses exigences devaient être soutenues par des puissances occidentales qui parlent déjà d’une résolution de l’ONU autorisant des opérations humanitaires au Burundi! Une manière de dire que la communauté internationale doit intervenir militairement et appliqué la stratégie de protection des peuples en danger utilisé en Libye après le soulèvement de Benghazi! Et nous savons que ce soulèvement qui a fini par emporter Kadhaffi fut l’oeuvre de la CIA et de Sarkozy!
Du côté du gouvernement, la manoeuvre consistait à faire semblant d’accepter le dialogue tout en étant plutôt déterminé à parachever le processus électoral. C’est ainsi que le gouvernement rappelait le respect de la souveraineté du Burundi pour souligner que la question de la candidature de Nkurunziza a été vidée par la cour constitutionnelle et qu’aucune autre instance n’était habilitée à y revenir. Concernant le calendrier électoral, le gouvernement offrait une fin de non recevoir en arguant que la dernière ligne droite vers l’élection présidentielle était déjà amorcée et pas de report.
Museveni et Nduwimana – Ngozi
Le diable se sache souvent dans les détails
Il est intéressant de noter que lors de sa visite au Burundi, le président Museveni s’est adressé en termes crus aux opposants et au gouvernement. “J’ai parcouru le pays en voiture et j’ai constaté que le pays est en paix. Sur mon trajet, j’ai vu une population qui ne demande que la paix. Mais je passe la nuit à Bujumbura, et ce sont des tirs et des explosions de grenades! Pourquoi? Parce que des gens veulent me faire croire qu’il y a la guerre au Burundi! Je suis un ancien rebelle! Ces tirs ne m’ont pas impressionné. Il faut plutôt encourager tout le monde à comprendre que ces armes doivent rapidement être récupérées par les forces de défense et de sécurité. L’opposition parle de report des élections. Je dis qu’on ne peut pas reporter les élections par caprice. Il faut penser au budget, au financement des campagnes par ceux qui sont déjà engagés dans le processus, aux dépenses liées aux déplacements des forces de sécurité, des journalistes et des observateurs. Les observateurs de l’EAC vont venir rapidement à Bujumbura pour la présidentielle. Pour ce qui est de la candidature du président Nkurunziza, ce n’est pas ça qui doit vous préoccuper mais le développement du pays. J’encourage le dialogue pour que le gagnant des élections ouvre la porte à un gouvernement d’union nationale!”
Une opinion majoritaire au Burundi demeure convaincue que l’opposition radicale ne s’est jamais préparée pour les élections. Embarquée dans la folie de la contestation violente du processus électoral par la société civile et certaines puissances occidentales, l’opposition s’est de plus en plus radicalisée. Elle a cru dur comme fer que le système DD n’allait point résister au complot ourdi par les Occidentaux. Car, il faut le souligner, ce ne sont pas les activistes de la société civile et ces opposants burundais qui créent l’insécurité et sèment la panique au Burundi. C’est bel et bien les puissances occidentales! Elles ont débloqué des fonds pour financer les troubles appelés pudiquement manifestations pacifiques. Elles agissent à travers les résolutions du conseil et du parlement européen, à travers la manipulation de la présidente de la commission de l’Union Africaine grâce au bâton et à la carotte. C’est connu maintenant que l’Union Européenne est à l’origine de la décision de ne pas envoyer des observateurs électoraux au Burundi: elle a coupé tout appui à ladite mission. Elle est également pointée du doigt dans l’échec d’envoi des experts militaires pour surveiller le désarmement des civils! On se souvient que le conseil européen tablait sur un record des réfugiés burundais dans les pays voisins: deux cent mille personnes! Or, sur les cent mille avancés par le HCR, plus de la moitié est déjà rentrée au Burundi. Après la présidentielle, il ne risque d’en rester que moins de cinq mille personnes qui espèrent la réinstallation aux USA, au Canada ou en Australie!
L’Union Européenne et les USA poussent toujours vers un vide institutionnel au Burundi et des négociations qui permettraient d’écarter Nkurunziza du pouvoir et le système DD. Ce système est coupable d’avoir privilégié la coopération Sud Sud et surtout de vouloir s’affranchir des réseaux habituels du désordre économique mondial! Ce n’est qu’un secret de polichinelle que les Occidentaux sont derrière toutes les tentatives de déstabilisation du Burundi. Car Nkurunziza a le culot d’encourager la population à retrousser les manches pour bâtir écoles, hôpitaux, routes, barrages hydroélectriques et surtout l’exploitation des ressources naturelles comme le nickel, l’uranium et le pétrole du lac Tanganyika! Ces projets révolutionnaires pour l’économie nationale sont conçus en concertation avec les puissances du BRICS! Le président Nkurunziza a choisi la coopération avec l’Iran et ce pays est en train de sortir de l’étau qui s’était resserré autour de lui depuis bien des années. C’est une aubaine pour Nkurunziza.
L’échec des négociations n’est pas à considérer comme la voie vers une crise profonde. A moins que les fauteurs de troubles parviennent à empêcher l’élection présidentielle! Il se raconte qu’une union sacrée va voir le jour et mettre en place un Conseil National de Transition comme en Libye ou en Syrie. Chaque fois que ce genre d’organisation est envisagée, elle est l’oeuvre des Occidentaux et toujours déconnectée des réalités sur terrain. Elle ne fait pas long feu et n’aboutit qu’à offrir des financements et des voyages aux opposants fantoches. Sur terrain, la situation évolue en suivant d’autres paramètres. Et pour le cas du Burundi, les Occidentaux doivent le reconnaître: ils ont misé sur le mauvais cheval et ont perdu. Comme en 1961, le Burundi résiste et gagne contre les Occidentaux! Ce qui s’est passé en 1993 à travers le putsch rampant de Pierre Buyoya n’est plus possible. Disons qu’il ne serait pas surprenant que ce CNT ne voie jamais le jour! On y annonce les frondeurs du CNDD-FDD, Hussein Radjabu, Alexis Sinduhije, Pacifique Nininahazwe, Nditije, Jean Minani, Léonce Ngendakumana, un certain Jeremie Minani etc. Ils pèsent quoi réellement dans le landerneau politique? Mais vigilance!
Editeurs B-24