C’est déjà écrit et répété la crise qu’on impose au pouvoir de Pierre Nkurunziza n’a rien à voir avec le fallacieux prétexte du troisième mandat. Le pouvoir de Bujumbura n’a rien cédé et les néocoloniaux sont courroucés. Cependant, ils présentent la chose sous l’angle du non-respect de la démocratie, du non-respect des droits de l’Homme, etc… Et maintenant que toutes leurs cartes (manifestations violentes, coup d’Etat, assassinats ciblés, gel des aides, division de l’armée nationale…) ont échoué, ils se rabattent sur les négociations d’Arusha II. Ils espèrent Arriver aux accords et diluer le pouvoir Nkurunziza afin de paralyser le fonctionnement normal des institutions.
Il faut rappeler qu’après le massacre de Hutu en 1972, le dictateur d’alors, le Hima Michel Micombero avec son gouvernement, avait naturalisé d’urgence beaucoup de Rwandais afin qu’ils occupent les places laissées vacantes par ces tueries dans la fonction publique, l’armée, la gendarmerie et la police. Aujourd’hui, c’est navrant de constater que ce sont les descendants de ces Rwando-burundais qui battent campagne contre les institutions du Burundi.
En France il y a quelques mois, le débat sur la déchéance de la nationalité pour des citoyens Français l’ayant acquise, mais par la suite, s’étant rendus coupables d’actes de terrorisme ou ayant commis des faits scandaleusement inciviques compromettant ou menaçant les valeurs fondamentales de la République notamment « le vivre ensemble », avec expulsion vers leur pays d’origine, est intéressant à suivre et peut éventuellement inspirer les travaux des parlementaires et du Gouvernement Burundais dans leur quête de trouver les voies et moyens qui permettraient d’endiguer le terrorisme qui se commet à pas feutré au Burundi et punir sévèrement les commanditaires. Ici on peut citer notamment les Muhozi, Bob Rugurika, Gakunzi,… Ainsi à l’avenir, celui qui voudrait emprunter ce chemin saurait à l’avance ce que ça lui en coûterait.
L’article publié par l’écrivain burundais David Gakunzi contre l’ambassadeur Delahousse était le point culminant du torrent d’insultes contre le diplomate français, depuis qu’il avait osé dire “Je me sens en sécurité dans votre pays” au terme d’une visite dans la rédaction d’Ikiriho.
Gakunzi, qui vit depuis plusieurs décennies en France où il y dirige le Paris Global Forum n’est pas un nom inconnu au Burundi. Depuis l’éruption de la crise électorale de 2015, il s’est particulièrement illustré dans la défense d’une théorie selon laquelle il y a un génocide en cours au Burundi. Repris notamment par Maria Malagardis de Libération, Gakunzi ne cesse depuis d’annoncer un cataclysme burundais, soigneusement comparé au génocide au Rwanda en 1994.
Le réseau rwando-franco-burundais tissé par Gakunzi à Paris fait en sorte qu’aucun jour ne passe sans qu’il déverse sa haine sur le Burundi tout en plaidant pour une destruction du pays via une guerre humanitaire. Il est tout de même parvenu à influencer les médias français de telle sorte que RFI, Jeune Afrique, France 24 ainsi que l’AFP la plupart des articles ou informations sur le Burundi sont soit signées directement ou inspirées par quelqu’un de son réseau. Quant aux « soit disant » défenseurs des droits de l’homme Francophones, quel crédit peut-on encore leur accorder depuis qu’ils sont à base de la destruction de l’Irak et de la Lybie ?
Comparaison n’est pas raison mais les masques tombent et en comprenant ce qui se passe actuellement en France on peut aussi mieux saisir le creuset de la haine qu’on voue au CNDD-FDD car comme d’autres le disent, l’affaire François Fillon se révèle être un véritable lynchage politique, mené tambour battant et avec une efficacité redoutable. Ces milieux-là ne supportent pas les voix dissonantes. Pourtant on nous dit que les loups ne se mangent pas !
Il est certainement victime de sa volonté de réforme, sa vision d’un monde multipolaire, son catholicisme affiché, sa volonté de renouer les liens avec Moscou et la Syrie, sortir le pays d’une situation d’endettement, l’idée de redonner à la France une place forte au sein de l’Union européenne. En clair, François Fillon est une « horreur » pour le système qui depuis des décennies est aux commandes. Quel est ce système : celui du monde financier dont le seul dieu est l’argent et dont le moteur est la consommation des masses sans cesse développée grâce à l’endettement. Système dont le rêve est celui d’un monde globalisé où les populations se distinguent par leur indistinction car toutes soumises au diktat de la dépense avec pour finalité à l’existence : consommer pour vivre et vivre pour s’endetter.
Dans cette affaire, François Fillon a eu le tort de ne pas être le candidat du système en place.
Cette mise à l’écart de Fillon est d’autant plus nécessaire qu’un autre beau et jeune candidat, sorti de presque nulle part, est en vogue et correspond en tout point au profil du candidat du système : Emmanuel Macron. M. Macron ne vient pas vraiment de nulle part mais de la banque Rothschild…eh oui M. Macron est un pur produit du système financier et du monde de l’argent (le blog de Regisdesmarais).
Tout ça est manigancé par les néocoloniaux dans le but purement économique et pour raffermir le néocolonialisme. Nos illusions nous font croire qu’ils veulent nous aider à nous démocratiser, à nous civiliser et à nous développer. Alors qu’il n’en est rien.
Le pouvoir de Pierre Nkurunziza a bien compris les enjeux, il veut les relations gagnant-gagnant. Voilà pourquoi sur la voix d’Amérique, sur la Radio France Internationale, sur la Radio-Télévision Belge, sur la Deutsche Welle, il est traité de pouvoir qui tue, de pouvoir anticonstitutionnel, de pouvoir voyou, de pouvoir à effacer, jusqu’à dire même que Pierre Nkurunziza est un président irrationnel et malade mental. Un panafricaniste ne plaît jamais aux occidentaux néocoloniaux.
Ciza Marie