Susan Rice vient de déclarer que les élections organisées récemment en Ethiopie ont été démocratiques. Et pourtant, le régime a verrouillé l’espace politique et seul le parti au pouvoir a pu participer aux élections et monopolise tous les sièges au parlement! L’Ethiopie a refusé la présence des observateurs de l’Union Européenne! Mais comme Barack Obama va se rendre en Ethiopie apres le Kenya, il faut appliquer la politique de deux poids deux mesures! Du moins par rapport au Burundi de Pierre Nkurunziza qui n’abrite que le siège de la CIRGL et non celui de l’Union Africaine! Et que dire des pseudo standards de démocratie des Occidentaux? Des attrape-nigauds tout simplement pour des pays qui dérangent les intérêts hégémoniques!

Le secrétaire général de l’ONU vient d’affirmer haut et fort que l’élection présidentielle au Burundi s’est déroulée dans le calme. Il a réitéré le souhait que le vainqueur forme un gouvernement d’union nationale et qu’il favorise le dialogue avec l’opposition. Sans être explicite, Ban Ki-Moon reconnaît l’élection et partant les résultats qui viennent d’être proclamés par la CENI. Pierre Nkurunziza a obtenu 69% des suffrages exprimés. Le taux de participation tourne autour de 73%! Le candidat de la coalition Amizero y’Abarundi occupe la deuxième place. Agathon Rwasa n’a jamais retiré sa candidature. Ce qui rend Gratien Rukindikiza et son neveu Alexis Sinduhije très grincheux. Il lui trouve déjà des poux sur une tête rasée. Et Rukindikiza de s’indigner: » Rwasa n’a pas fui le pays et donc est toujours complice de Nkurunziza! Rwasa n’a pas été inquiété mais son épouse a échappé à une tentative d’assassinat. Rwasa a refusé d’agir dans la coalition IKIBIRI. Il a refusé de prendre la tête de la coalition RANAC. Il est avec Nditije et son équipe pour supplanter Concilie Nibigira et se faire rouler dans la farine!  »

On comprend que la tentative l’assassinat de l’épouse de Rwasa a été organisée par Sinduhije. On devine que Rukindikiza en veut à Rwasa pour avoir refusé de soutenir le Conseil National de Transition. Et même Nditije ne l’a soutenu que sur une fausse identité car il a signé au nom de l’UPRONA et non de la coalition Amizero y’Abarundi! On comprend aussi que Rukindikiza exprime le courroux de tous ceux qui comptaient sur Rwasa pour relancer la guerre. Or, Rwasa vient de rappeler qu’il a renoncé à la guerre depuis 2009! Bref, Rukindikiza panique à l’idée de voir Rwasa accepter les sièges qui lui ont été attribués conformément aux suffrages exprimés par les électeurs. Il s’efforce de manipuler l’opinion en parlant de cadeau du CNDD-FDD! Or, il n’est qu’un secret de polichinelle que Rwasa a bel et bien gagné ces sièges à travers la campagne du porte à porte de ses supporters! Rwasa et Nditije au gouvernement? Si la constitution du Burundi le permet, pourquoi pas? Et d’ailleurs, nous encourageons une telle configuration qui serait conforme à la volonté du peuple clairement exprimée dans ces élections malgré les intimidations des mauvais perdants et de leurs bailleurs d’idées et de fonds!

Malgré le bon déroulement des élections, les Occidentaux persistent à dénigrer le pouvoir de Bujumbura. L’on constate que les ambassadeurs occidentaux boudent encore les invitations de la CENI. Ils se rendent pourtant aux réunions de concertation des opposants ou aux conférences de presse des activistes virulents envers le régime. Le gouvernement du Burundi ne se laisse plus faire. Le ministre des affaires étrangères du Burundi vient de dénoncer l’ingérence des USA dans les affaires internes du Burundi. Il rappelle aux USA le respect de la Charte de l’ONU! Il pourrait aller jusqu’à renvoyer tout ambassadeur qui manque aux dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Puisque les Occidentaux ont suspendu toute coopération, à quoi bon leur accorder le moindre privilège?

Le même ministre vient de faire part au Rwanda du sentiment négatif en raison des témoignages des combattants capturés à Kayanza et Cibitoke qui ont avoué avoir suivi des entraînements militaires au Rwanda pour attaquer le Burundi. Sur les ondes d’une radio occidentale, les réfugiés burundais au Rwanda viennent de confirmer des recrutements dans ces camps pour une guerre contre Bujumbura. Cela tombe quelques jours après la clôture d’une mission de la CIRGL qui était venue enquêter au Burundi sur les allégations de présence des Interahamwe et des FDLR au Burundi. Il devient clair que le Rwanda a fait diversion en accusant le Burundi pour détourner l’attention sur sa complicité avec les fauteurs de troubles burundais. Soit le Rwanda va cesser ses agissements ou bien la tension va monter. Et le Burundi serait fondé à aider à son tour le mouvement de Kayumba Nyamwasa. Nkurunziza réélu retrouve le poil de la bête et les précautions qu’il prenait n’ont plus de raison d’être. Les USA qui soutiennent les agressions de Kigali envers ses voisins devraient appeler Paul Kagame au respect du bon voisinage. Les fauteurs de troubles du Burundi y trouveraient leur compte? Sûrement pas. Face aux Rwandais, les militaires burundais seraient bien motivés de rappeler que le pacte de non agression historique n’a pas été signé au hasard!

Federica Mogherini – 2e vice-présidente de la Commission Européenne
​Après le déroulement des élections, les Occidentaux pourraient mettre du temps à reconnaître qu’ils ont commis des erreurs graves d’appréciation de la force de Nkurunziza. Et pourtant: ils ont bloqué les appuis financiers mais cela a été sans effet. Ils ont retiré les observateurs mais l’ONU et la société civile burundaise ont tout suivi. Ils ont appuyé le boycott mais Agathon Rwasa n’a pas été séduit réellement. Ils ont utilisé leurs médias, les résolutions de leur parlement et du conseil, mais le gouvernement et le peuple burundais n’ont pas tremblé. Ils ont financé l’insurrection, la tentative de coup d’Etat, les départs en exil du vice président de la cour constitutionnelle, de deux commissaires de la CENI, de Gervais Rufyikiri et de Pie Ntavyohanyuma mais les institutions ont fonctionné comme si de rien n’était! Ils menacent de geler les avoir de certains dignitaires, les visas mais savent d’avance que c’est peine perdue ou une tempête dans un verre d’eau. A coup sûr, certains députés et responsables politiques occidentaux ou des responsables des ONG de Belgique, des Pays Bas, de France et de Suisse vont se lever et dénoncer l’acharnement contre un régime démocratique au Burundi. Comment justifier ces mesures coercitives contre le Burundi alors que le Rwanda croupit sous une dictature de l’ère de Pinochet ou Pol Pot et que l’Europe la boucle?

​Après le bon déroulement des élections, la majorité des réfugiés burundais va regagner le bercail. Les ONG internationales vont chercher à accompagner le mouvement du retour massif de ces réfugiés et de leur insertion. Le HCR est appelé, de même que le PAM et l’UNICEF, à mobiliser des fonds pour assister ces pauvres hères. L’ONU doit donc peser de son poids dans les relations entre Bujumbura et les Occidentaux afin que les fauteurs de troubles soient condamnés. C’est déjà un signe encourageant que les experts militaires et des droits de l’homme de l’Union Africaine soient enfin déployés à Bujumbura. Ils vont permettre de faire la lumière sur les actes de violence des jeunes affiliés à Alexis Sinduhije et au mouvement dit Arusha de Pacifique Nininahazwe et Jeremie Minani. Les forces de défense et de sécurité vont recevoir les moyens et les ordres nécessaires pour enrayer la criminalité. Car Nkurunziza s’en souvient: si le CNDD-FDD gagne toujours, c’est parce qu’il a démontré qu’il sait faire face à d’insécurité et aux ennemis de la démocratie. Il est attendu du gouvernement à mettre en place qu’il produise un bilan des dégâts causés par les manifestations, la mutinerie, l’attaque de Kayanza et les pertes dues aux sanctions arbitraires des Occidentaux. Ce document pourrait intéresser d’autres bailleurs notamment le BRICS, l’EAC et COMESA.

Il faut dire qu’une résolution du conseil de sécurité de l’ONU est attendue: à moins que la France et les USA ne s’opposent à la reconnaissance de Nkurunziza et de son gouvernement! De toute façon, la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Inde, l’Iran, la Tanzanie et bien d’autres pays amis du Burundi ne vont pas tarder à saluer les élections pacifiques et démocratiques du Burundi et à féliciter le président Nkurunziza. Quoi que les Occidentaux fassent, le processus électoral avance vers son apothéose. Et le peuple du Burundi sent renaître l’espoir de vivre à la sueur de son front et non des aides qui tuent.

Il ne serait point surprenant de voir certaines marionnettes des Occidentaux tourner casaque et rejoindre plutôt le choix de la majorité des Burundais. Et les vérités sur ce combat du peuple burundais contre l’hégémonie occidentale vont finir par éclater au grand jour. Qu’est-ce qui est encore caché de la guerre et de l’élimination de Saddam Hussein? Qu’est-ce qui est encore méconnu du non dit du soulèvement de Benghazi et de l’élimination de Kadhafi? A travers la guerre médiatique contre Nkurunziza, nous savons que le mandat n’était qu’un prétexte. Nous invitons d’ailleurs le régime de Bujumbura à publier le texte de l’Accord d’Arusha et ses nombreuses réserves pour montrer combien la manipulation était la même que les fameuses armes de destruction massive attribuées à Saddam Hussein! Mais Nkurunziza doit ne jamais s’en dormir sur les lauriers: il a affaire au « cancer de l’humanité »! Le CNDD-FDD doit tirer les leçons des messages laissés par les insurgés et les frondeurs. Le dialogue devrait trouver des remèdes aux plaies de tout un pays. Sans fuite en avant.

Editeurs B-24