Les T shirts , avec mention : « Halte 3 ème mandat » étaient pourtant dans les valises plusieurs jours avant l’annonce de cette candidature que l’opposition radicale attendait avec fièvre pour descendre dans la rue et détruire les infrastructures publiques comme si elles appartenaient au président Pierre Nkurunziza et le parti CNDD-FDD. Tout comme les prétendues manifestations n’ont pas commencé le lendemain de l’élection du candidat du parti CNDD-FDD, mais bien avant. Ce qui a été observé en 2015 dans les rues de certains quartiers de la mairie de Bujumbura , n’était qu’une suite de ce qui avait été expérimenté samedi 08 mars 2014, lorsque 70 insurgés ont été arrêtés pour avoir participé à l’insurrection.
Il n’est pas superflu de rappeler que ce jour-là , pendant que le monde entier célébrait la journée internationale de la femme, trois policiers ont été séquestrés, désarmés et torturés. Pendant, tout ce temps la communauté internationale assistait en spectateur. Elle n’a pas condamné cette barbarie. Au Burundi comme ailleurs en Afrique l’occident a toujours cherché à établir un système d’une justice à deux vitesses contraire au principe d’égalité de tous les être humains. Depuis début mai 2015, le monde entier a vu tomber plusieurs têtes des dignitaires Burundais en pleine journée, des innocents ont été massacrés dans des places publiques…..A ce jour la France et ses alliés n’ont pris aucune mesure à l’encontre des auteurs et des commanditaires de ces actes ignobles et barbares. Au contraire, ils les hébergent et les protègent. Ceux qui ont décapité la démocratie en octobre 1993 se la coulent douce et certains d’entre eux occupent de hautes fonctions au sein de l’ONU et l’Union Africaine, organisations qui fonctionnent grâce aux contributions des grands de ce monde dont la France.
Paradoxalement, aujourd’hui, on condamne ceux qui ont défendu la démocratie !! Le 13 mai 2015 c’était la décapitation de la démocratie. Annoncer la destitution d’un président et la dissolution d’un parlement démocratiquement élus ainsi que la suspension d’une constitution qui a été soumise à référendum avant qu’elle soit votée par une majorité écrasante , C’est ce qu’il faut appeler « atteinte à la démocratie ». Qu’en est-il ? N’a-t- on vu et entendu peu après l’échec du coup d’Etat de mai 2015, quelques organisations dites de la société civile et organisations dites non gouvernementales (ONG), qui sont pourtant financées par des gouvernements occidentaux monter au créneau pour demander à la justice burundaise de prendre des mesures trop molles pour les putschistes et à la communauté internationale de prendre des mesures expéditives pour les défenseurs de la démocratie. Curieuse défense des droits de l’homme!! Quel cynisme!!!
La question qui se pose est celle de savoir si toutes les personnalités citées dans ce fameux décret ont des avoirs en Europe et si le colonel Léonard Ngendakumana qui est aujourd’hui nourri au biberon de l’autre côté de la Kanyaru , chez l’enfant chéri de l’occident sera inquiété. Hélas, personne n’est dupe, ce colonel apprenti putschiste qui s’est présenté publiquement comme responsable des attaques à la grenade, n’a été ajouté sur la liste que pour décharger les vrais responsables et charger certains hauts gradés de la police et l’armée qui sont dans les collimateurs des planificateurs de la révolution de couleur qui a raté. Un très proche avenir nous montrera ce qui est caché derrière ce décret.
Alain Desire Karorero