Thèse présentée en vue de l’obtention du titre de Docteur en Sciences par Mr. Léonidas Nibigira Ingénieur Civil et Maître en Sciences à l’Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Géologie spécifiquement Géorisques et Environnement. Voici ci-après quelques lignes donnant une trame de lecture, juste pour insister sur la pertinence de sa démarche scientifique, sa contribution originale et l’application effective en matière de catastrophes naturelles.
De nos jours, les collectivités humaines contemporaines font face à une multitude de risques. Parmi ceux-ci figurent les risques naturels, les risques technologiques, les risques sanitaires, les risques alimentaires, les risques liés à la rupture de grands systèmes, etc. Particulièrement, les risques naturels deviennent de plus en plus une préoccupation mondiale.
De ce fait, la définition d’un risque naturel passe par celle des concepts de l’aléa et de la vulnérabilité. Bien qu’on reste loin de l’unanimité quant à la définition de ces deux concepts, l’aléa fait référence à la probabilité qu’un phénomène naturel en soi peut se produire par unité de temps, avec une certaine intensité.
Il convient de signaler que, dans la compréhension des risques naturels, la contribution de cette thèse repose surtout sur la caractérisation de l’aléa relatif aux glissements de terrain et aux inondations. Particulièrement, l’analyse des précipitations a été réalisée pour leur double rôle direct dans la genèse des inondations et des glissements de terrain.
Sa zone d’étude s’inscrit dans le contexte global de la vallée du Rift Est Africain et dépend climatiquement des influences relatives à l’environnement typiquement tropical. Ainsi, elle est régulièrement confrontée aux glissements de terrain et aux inondations récurrentes.
La problématique des inondations et celle des glissements de terrain étant souvent analysées séparément, cette thèse s’inspire des cas vécus dans la région et propose une analyse axée sur les interactions mutuelles entre les deux types d’aléas. Spécifiquement, ce travail se donne pour objectif de donner un état des lieux des aléas hydrologiques et géologiques, d’investiguer les cas vécus dans la région, de ressortir le niveau d’exposition aux impacts directs et/ou indirects des glissements de terrain et de produire des outils d’éclairage en la matière.
Une méthodologie couplant des analyses de terrain et des travaux de laboratoire a été appliquée. Les analyses de laboratoire étaient appuyées par la télédétection et des modèles numériques ayant trait à la stabilité, au déclenchement et à l’évolution des scénarios de rupture de barrage et des effets y relatifs sur les inondations en aval.
Des outils d’aide aux prises de décisions pouvant servir dans les domaines de la gestion de l’environnement, la gestion du territoire, l’urbanisme et la planification des centrales hydroélectriques ont été élaborés. Ils consistent en des cartes illustrant les susceptibilités relatives du territoire en général et du réseau hydrographique en particulier, tant aux glissements de terrain qu’aux inondations. Dans ce même contexte, un schéma décrivant la configuration des mécanismes d’interactions entre les glissements de terrain et les inondations a été conçu et discuté.
Ces résultats apportent une contribution ineffable à la compréhension des aléas naturels géologiques et hydrologiques dans la région des lacs Kivu et Tanganyika. Ils posent également des bases pouvant stimuler d’autres études en la matière et peuvent trouver usage dans d’autres entités en situation similaire.
Ruvyogo Michel