Mpozagara Gabriel rattrapé en France pour esclavage moderne, risque 3 ans de prison

Un des  bourreaux, celui qui a condamné à mort cette année fatidique de 1969 Karolero Charles, Bazayuwundi Mathias, Katariho Nicodème et bien d’autres au Burundi est rattrapé pour la 1ère fois par un de ses actes, même si les faits qui lui sont reprochés sont moins graves comparativement.

Tenez: Le tribunal correctionnel de Nanterre doit rendre ce lundi sa décision concernant un ex-ministre du Burundi et son épouse accusés d’avoir exploité pendant 10 ans un compatriote à leur domicile de Ville-d’Avray.

Gabriel Mpozagara, ancien ministre de la Justice puis de l’Économie au Burundi, qui a aussi travaillé à l’Unesco, a comparu aux côtés de son épouse Candide Mpozagara, pour « soumission à un travail forcé et à des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité ».

Lors du procès qui s’est tenu le 9 septembre, Methode Sindayigaya, un ancien cultivateur burundais de 39 ans, avait raconté son quotidien pendant une décennie dans la villa cossue du couple, à quelques kilomètres de Paris.

Il dormait dans la buanderie

« Je commençais le travail le matin à 6 heures et je me couchais à 1 heure », avait-il dit. Précisant qu’il faisait la lessive, le repassage, la cuisine, le ménage, le jardinage et qu’il prenait aussi soin d’un des fils du couple qui souffre de handicap. Il avait déclaré dormir dans la buanderie de la villa, au sous-sol, près d’une chaudière sentant le gasoil, se lavait au robinet avec un seau. Il avait aussi expliqué que ses employeurs lui avaient pris son passeport et qu’il avait « peur de la police ».

Si le couple a plaidé son innocence, lors du procès et leur avocate a insisté sur les « doutes et les manques de preuves, dans cette affaire », Gabriel Mpozagara et son épouse ont déjà été condamnés en 2007, pour des faits similaires, mais cette fois-ci sur la personne de leur nièce.

Le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme.

https://www.ledauphine.com/france-monde/2019/10/21/pour-esclavage-moderne-un-ex-ministre-du-burundi-risque-3-ans-de-prison

Le Dauphiné