1.- Depuis un certain temps, les Forces de l’Ordre, surtout dans la Ville de Bujumbura et parfois sur quelques positions dans le pays, subissent des attaques de groupes terroristes qui n’épargnent pas les populations civiles ou les places publiques à grande concentration de personnes.

2.- Avec les attaques simultanées de ce Vendredi 11 décembre 2015 sur quelques garnisons militaires de la Capitale Bujumbura, et suite aux réactions diverses en rapport avec la riposte marquée par la rapidité, l’efficacité et surtout le professionnalisme que les Forces de l’Ordre ont montré pour neutraliser les terroristes, le Gouvernement du Burundi a apprécié la réaction de certains de ses partenaires, tout comme il a .été surpris et même indigné par les déclarations tendancieuses et pleines d’amalgames de certains autres.

3.- En effet, le Gouvernement du Burundi a noté et apprécié que la Communauté internationale, à commencer par le Conseil de Sécurité des Nations Unies et l’Union Africaine ont condamné fermement les auteurs de ces attaques tout en rappelant l’urgence d’un Dialogue pour arriver à une paix durable et prévenir d’autres violences.

4.- Par contre, le Gouvernement du Burundi s’étonne de l’amalgame entretenue par le Gouvernement belge à travers les déclarations de son Vice Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères Monsieur Didier REYENDERS qui, tout en condamnant les violences de ceux qu’il appelle les assaillants, affirme en condamnant gratuitement les forces de sécurité burundaises d’usage de forces disproportionnées dans leur riposte comme si la Belgique connaissait la nature, la qualité et la quantité des armes utilisées par les terroristes pour affirmer la disproportion de la riposte.

5.- Le Ministre belge va plus loin en appelant le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine de prendre les mesures de protection de la population qui s’imposent. Il apparait clairement que la Belgique feint d’ignorer que le Burundi est un Etat souverain qui dispose des forces de défense et de sécurité, composées dans l’esprit d’unité nationale inspiré des Accords d’Arusha contrairement à celles des régimes précédents, et qui sont donc capables de sécuriser la population et les institutions du pays comme elles l’ont prouvé en déjouant rapidement et avec efficacité le putsch du 13 mai 2015.

6.- Dans la gestion des attaques de ce 11 décembre 2015, Les forces de sécurité, comme partout dans le monde, sont intervenues rapidement et avec le professionnalisme leur reconnu jusqu’au-delà des frontières burundaises.

7.- Pour ceux qui parlent de riposte disproportionnée, Il convient de rappeler que les forces de l’ordre burundaises sont confrontées ces derniers jours à une situation similaire à celle que viennent de vivre les polices françaises et belges lors des attaques au théâtre BATACLAN et à d’autres lieux publics comme les terrasses de café à Paris. Non seulement toute la police française a été mobilisée avec tous les moyens à sa portée, mais également la police de Bruxelles et l’Armée ont déployé toute leur arsenal à MOLENBEEK à la recherche d’un seul terroriste non encore neutralisé. On se demande ce que la police belge aurait fait si elle avait été confrontée à la même situation que celle du Burundi ou si une caserne militaire belge était attaquée par des inconnus.

8.- Pour le Gouvernement du Burundi, n’eut été la retenue et le professionnalisme des Forces de l’Ordre, la situation aurait été plus dramatique, et c’est le même professionnalisme dont elles font preuve partout où elles sont envoyées en mission de maintien de la paix dans les pays en difficulté à l’étranger qu’elles manifestent sur terrain ici dans le pays pour défendre le territoire national et leurs concitoyens et elles sont plutôt à féliciter. Il serait donc hors propos de parler d’amener des Forces Etrangères au Burundi alors que ce dernier est le premier pays d’Afrique fournisseur de troupes de maintien de la paix dans le monde. Ceux qui le préconisent cachent bien d’autres intentions.

9.- Le Gouvernement du Burundi invite la Belgique à se rappeler de sa responsabilité historique sur le passé et le présent du Burundi, son ancienne colonie, et qu’au lieu de se tenir en accusateur, son rôle devrait plutôt être son avocat auprès de l’Union européenne. La prise de position du Gouvernement belge dans le conflit burundais, et ce en faveur des personnes ou des milieux impliqués dans les violences actuelles constitue une véritable entrave à tous les efforts de réconciliation du peuple Burundais, et la Belgique en portera toute la responsabilité.

10.- Concernant le dialogue inclusif recommandé, le Gouvernement ne cache pas non plus sa surprise sur l’amalgame entretenue délibérément par certaines opinions, en voulant associer les attaques menées par des groupes terroristes non identifiés et sans revendication quelconque à l’ouverture d’un dialogue lorsque l’on sait que ce dernier se passe entre des partenaires bien connus.

11.- Le Gouvernement du Burundi voudrait rappeler à cet effet qu’en ce qui le concerne, le Dialogue Inter-burundais a été déjà lancé et que les burundais tant de l’intérieur que de la Diaspora sont appelés à y participer. Il serait donc irresponsable de lier ce dialogue aux groupes terroristes qui tuent aveuglement des citoyens innocents et qui méritent plutôt la condamnation unanime comme terroristes et non d’être considérés comme des partenaires à un dialogue qu’ils ne réclament même pas.

12.- Le Gouvernement du Burundi est plutôt convaincu que les auteurs de ces attaques, ceux qui leur fournissent les armes et les soutiennent financièrement sont ceux là qui n’ont d’autres buts que de saper ce dialogue que le Gouvernement a toujours mis en avant et auquel il reste attaché.

Bujumbura, le 15 Décembre 2015,
LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT ET PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT Philippe NZOBONARIBA.