(R.I.P.)La véritable injustice n’est pas que Kizito Mihigo ait été ré-arrêté aujourd’hui. Son arrestation n’est qu’une conséquence directe d’une injustice continue qui perdure depuis plus de cinq ans. La véritable injustice est qu’il ait été arrêté en avril 2014, et condamné à 10 ans de prison pour des délits d’opinion partiellement exprimés en public (sa chanson) et en privé (les échanges whatt’s avec Sankara). En 2018, à l’instar de Victoire Ingabire, sa libération n’était qu’une demie mesure puisqu’elle était assortie de conditions telles que ne pas pouvoir quitter le pays sans autorisation, devoir régulièrement pointer chez le juge comme un vulgaire criminel… en bref, il n’était plus entre les murs de 1930, mais resté confiné dans une sorte de prison à ciel ouvert. Aujourd’hui si jamais , il se retrouvait à être accusé d’avoir violé (ou voulu car il n’a pas quitté le territoire) les termes de la grâce présidentielle les conséquences pourraient être un emprisonnement de 5,5 ans et donc jusque 2025. En effet la sanction pour celui qui viole les termes d’une grâce présidentielle est de devoir purger le reste de sa peine en sachant que la période passée en liberté n’est pas prise en compte dans le calcul de la période d’incarcération restante. Kizito Mihigo a été arrêté en avril 2014 et condamné à 10 ans de prison avec une libération qui était donc prévue en 2024. En septembre 2018, il a été gracié, au moment où il lui restait 5,5 ans à purger. Si il devait être considéré comme ayant violé les termes de sa libération il devrait donc purger les 5,5 années qui restaient à compter d’aujourd’hui. Jusqu’à quand des vies vont elles continuer à être injustement brisées au pays des milles collines? |
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