On récolte toujours ce qu’on a semé et rien d’autre. Certains membres du CNARED réfugiés en Belgique sont en train de l’apprendre à leurs dépends. Madame Marina Barampama et Monsieur Hatungimana Léonidas alias « Tout autre » sont hébergés gracieusement dans un centre pour demandeurs d’asile, en attente de papiers, à Bruxelles. C’est un lieu célèbre connu sous le nom de « petit château » où s’entassent les gens qui sont arrivés en Belgique sans documents de voyage valables mais qui une fois arrivés sur le territoire belge se déclarent demandeurs d’asile. Ils dorment dans des dortoirs à lits superposés et mangent dans une cantine à heures réglementées.
Ils peuvent sortir, tout en sachant que le règlement du centre d’asile impose une heure du soir qu’il ne faut pas dépasser avant de rentrer sous peine d’être exclu définitivement du centre, situation qui serait plutôt dramatique car on ne pourrait pas trouver une autre solution de substitution et la poursuite de l’analyse du dossier serait stoppée et risquerait alors d’être refoulée en dehors des frontières belges, une personne qui se mettrait dans cette situation.
C’est une véritable descente aux enfers. Au départ quand ils ont décidé de trahir la Nation burundaise, en vendant leurs âmes au diable moyennant une rétribution alléchante et juteuse, ils étaient en même temps convaincus que l’attente du partage du gâteau national n’allait que prendre que quelques mois tout au plus. Plus d’une année plus tard, leurs conditions de vie commencent à ressembler à celles des sans domicile fixe. C’est une honte pour eux d’abord et pitoyable à la fois, quand on peut s’imaginer qu’ils vivaient avec des honneurs les plus distingués du point de vue du protocole.
Etre et avoir été tel est le paradoxe. Suppôts notoires des néocolonialistes, ils s’étaient engagés, garanti sur facture, auprès de leurs patrons que le fruit du pouvoir burundais était mûr, qu’il suffisait d’injecter quelques millions de dollars pour le cueillir. Aujourd’hui, le fruit récolté est amère. Comment certains membres du CNARED vont-ils s’en sortir? Ceux qui avaient des bases solides en Europe et qui avaient accumulé des pactoles de magots en banque s’en sortent mieux, les autres ils crèvent la dalle et la solidarité n’est pas une caractéristique qu’ils mettent en avant dans leurs rangs. Tant pis pour les maillons faibles.
Toutefois, si leurs dossiers sont jugés recevables et fondés, ils se verront attribués une aide sociale qui leur permettra alors de quitter ce centre et de commencer le parcours d’intégration notamment l’apprentissage des us et coutumes belges et par la suite espérer trouver un job. Souhaitons les bonne chance, après la pluie vient le beau temps dit-on.
Ruvyogo Michel