Conférence Amb. Jean-Marie Ndagijimana : « La diplomatie française face au spectre d’une guerre régionale à relents ethniques entre le Rwanda et le Burundi
Alors que le Burundi retrouve progressivement le chemin de la sécurité et de la stabilité malgré les menées déstabilisatrices imputées au Rwanda voisin dont la responsabilité directe a été reconnue par des rapports d’experts de l’Union Africaine, de l’ONU et du gouvernement américain, la France membre permanent du Conseil de Sécurité, vient de faire adopter la résolution 2303 autorisant le déploiement de 228 policiers des Nations Unies au Burundi, et ce contre l’avis des autorités de ce pays.
Kigali a applaudi et soutenu cette résolution, alors que Bujumbura la rejetait catégoriquement. Des manifestations anti-françaises sans précédent ont même été organisées devant l’ambassade française. Du jamais vu auparavant!
Le gouvernement burundais n’a pas apprécié notamment que le représentant de la France au Conseil de sécurité ait comparé la situation sécuritaire actuelle du Burundi au génocide rwandais de 1994, sans même un mot sur les responsabilités de Paul Kagame dans les événements actuels. Preuve s’il en est que la diplomatie française reste fortement marquée par le « syndrome de Bisesero », aux yeux de certains spécialistes de la question.
Quelles conséquences directes et/ou indirectes cet activisme diplomatique peut-il avoir sur la crise burundaise et la paix en Afrique des grands lacs, région marquée par un net recul démocratique, un regain de violences politiques, la résurgence des particularismes ethniques, la remise en question des accords politiques passés, sur fond de tensions prégnantes entre le Rwanda et tous ses voisins?
*Jean-Marie Ndagijimana, ancien diplomate rwandais, éditeur-essayiste, spécialiste de l’Afrique des grands lacs. Auteur de « BUJUMBURA MON AMOUR » et « LA FRANCE A-T-ELLE PARTICIPÉ AU GÉNOCIDE RWANDAIS? », Éditions la Pagaie.
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