Nouveau coup dur pour notre député Agathon Rwasa élu dans la circonscription de Ngozi.
BUJUMBURA, 9/09/2020 ( KARORERO Alain Desire ) – Candidat malheureux en 2010, 2015, 2018 au référendum constitutionnel et très récemment en mai 2020. Destitué à la tête du parti FNL par le congrès tenu 1 août 2010 et remplacé par Emmanuel Miburo. En ce moment, les Banamarimwe (militants du parti FNL) accusaient Agathon Rwasa de désertion, lui qui venait de passer deux mois dans un lieu inconnu et sans faire signe de vie.
Trois ans après, Emmanuel Miburo sera remplacé par Jacques Bigirimana élu avec 76,6% des suffrages exprimés lors du Congrès du parti FNL tenu dimanche 21 octobre 2013. Le futur premier Vice-président de la chambre basse du Burundi avait fait sa réapparition deux mois auparavant, plus précisément le 06 août 2013 après trois ans passés dans la clandestinité. Ce jour-là , il a déclaré devant les caméras et micros de la presse : « J’irai aux élections avec ou sans parti » Voilà comment est née la coalisation Amizero y’Abarundi , coalition des indépendants et dissidents d’une trentaine de partis politiques qui se serrent dans ce pays de 27.834 Km2.
Selon ce qui se murmure dans les coulisses, Conseil National pour la Liberté (CNL), parti créé à la vitesse grand « V » par ceux qui cherchent depuis un certain temps à faire main basse sur les richesses du Burundi, ceux-là même qui ont planifié et commandité la fameuse révolution de couleur qui a échoué. Cette nouvelle formation politique est aujourd’hui rongée par des désertions. Alors qu’il n’a qu’un an, 6 mois et 24 jours d’existence, dans certaines localités du pays ses rangs se vident spectaculairement au jour le jour.
Recoller les morceaux sera un travail de titan, ce qui a été observé dans deux communes de la province de Rutana, ce samedi 05 septembre 2020 est à bien des égards une parfaite illustration. Une fuite en cascade des militants du CNL qui sont allés gonfler les rangs du parti CNDD-FDD a été observée.
D’abord en commune de Bukemba, le parti de l’aigle a accueilli 40 nouveaux adhérents, parmi eux 32 ont enlevé publiquement la casquette des Inyankamugayo (membres du parti CNL) pour porter celle des Bagumyabanga. 7 autres ont tourné le dos au parti Sahwanya-Frodebu et un Mudasigana a claqué la porte de l’UPRONA.
De l’autre côté, en commune de Giharo, le bilan est lourd. La défection du numéro deux du parti CNL en province de Rutana Claver Nitunga a fait effet d’une bombe dans cette contrée et emporté dans son sillage 72 autres qui ont endossé le même jour les T-shirts du parti de l’aigle en criant : « Nous disons adieu à ce parti des discoureurs, des marchands d’illusions etc…»
Un effondrement de cette ampleur et en si peu de temps n’a pas à surprendre. Il prend sa source dans les promesses électorales. Quoi d’étonnant quand on apprend que certains militants s’étaient déjà partagés des postes bien avant les élections ? Dans d’autres termes, ils ont oublié la sagesse française qui dit : « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant qu’il ne soit tué ».
La pilule est amère et difficile à avaler. Plusieurs signes avant- coureurs attestent que bientôt, une guerre de leadership sera déclenchée au sein du CNL et le parti finira par se scinder en plusieurs ailes à l’instar du Frodebu avant de rejoindre son aîné PDC [ https://www.burundi-forum.org/la-une/globalisation/les-fils-baranyanka-nont-pas-complote-ou-assassine-feu-rwagasore-burundi/ ] dans les archives de l’histoire du Burundi qui vivra verra.
KARORERO Alain Desire