Los Angeles (Californie, Etats-Unis), samedi. Environ 10 000 personnes manifestent conte le président élu, Donald Trump.
Les manifestations contre le président élu des Etats-Unis, le républicain Donald Trump, se sont poursuivies samedi. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont ainsi défilé dans différentes villes du pays.
«Pas d’Amérique raciste», «Donald Trump doit s’en aller», ont scandé des milliers de manifestants dans les rues de Chicago (Illinois), certains portant à la poitrine une épingle à nourrice, devenue le symbole de la solidarité avec les minorités attaquées par la candidat républicain pendant la campagne.
A New York, au moins 10 000 personnes ont remonté la 5e Avenue jusqu’à la 56e rue, où se trouve la tour Trump, dans laquelle le président élu mardi passe le week-end pour préparer son futur gouvernement. «Je veux un président qui unit et ne divise pas les gens», a expliqué Nadia Sisneros, 29 ans, d’origine mexicaine. «J’ai peur, parce que je suis une immigrée. J’ai vécu dans ce pays toute ma vie, je ne veux pas revenir dans un pays que je ne connais pas», ajoute-t-elle.
Les manifestants à Los Angeles (Californie) ont été plus de 10 000 à défiler contre le nouveau président, qui a appelé samedi les Américains à s’unir après une campagne qui a profondément divisé le pays. «Cela va être un grand moment dans la vie de TOUS les Américains. Nous allons nous unir et nous allons gagner, gagner, gagner !», a tweeté Donald Trump, au moment où plusieurs milliers de personnes affluaient près de ses bureaux aux cris de «Trump n’est pas mon président» ou «New York vous déteste».
Les manifestations les plus grosses depuis 150 ans. Vu de France, le nombre de participants à ces manifestations peut sembler assez faible, notamment rapporté à la population totale des Etats-Unis qui est d’environ 325 millions d’habitants. Mais ce pays est peu coutumier des manifestations massives. Et les rassemblements contre Donald Trump peuvent déjà être considérés comme relativement importants.
Un historien interrogé par le «New York Times» estime qu’il s’agit d’ailleurs des manifestations les plus massives contre l’élection d’un président depuis celles contre Lincoln en 1860, qui n’avait rassemblé que 40 % des suffrages. Ce résultat le plaçait en tête, mais loin d’une majorité absolue des votes.
Une grande manifestation le 20 janvier. De nouvelles manifestations contre Donald Trump sont déjà prévues les prochains jours. Elles sont soutenues par des associations nationales, mais elles s’organisent principalement grâce aux réseaux sociaux. Par ailleurs, une grande manifestation est en cours de préparation pour le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump à la présidence.
Un des éléments qui alimente la colère des manifestants est le système électoral américain qui permet à un président d’être élu avec une minorité de voix à condition qu’il rassemble suffisamment de grands électeurs dans chacun des 50 Etats du pays, ce qui est le cas cette année. Ce cas ne s’est produit que quatre fois : trois aux XIXe siècle, une seule au XXe siècle avec George W. Bush en 2000. Ce dernier a rassemblé environ 540 000 voix de moins qu’Al Gore. Actuellement, selon un dernier pointage effectué par le «New York Times», Donald Trump a réuni environ 630 000 suffrages de moins qu’Hillary Clinton.
Le parisien