Les relations diplomatiques entre les gouvernements burundais et belge, évoluent aujourd’hui vers « l’apaisement du climat politique », estime l’ambassadeur Willy Nyamitwe, conseiller principal chargé de l’Information et de la Communication au cabinet de la présidence burundaise.
Dans une interview accordée récemment à Xinhua, M. Nyamitwe a souligné que les relations belgo-burundaises, s’étaient détériorées au lendemain de la crise électorale burundaise de 2015, marquée par le coup d’Etat avorté du 13 mai de la même année dirigé contre le gouvernement du président Pierre Nkurunziza, parce que certains auteurs de ce coup ont élu domicile en Belgique.
De ce fait, a-t-il précisé, les Burundais ont exprimé leur désapprobation, y compris par le canal de la rue, vis-à-vis du soutien du gouvernement belge à des « putschistes », estimant que cela était inadéquat de la part d’un gouvernement belge qui se réclame de la défense des idéaux démocratiques.
Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le gouvernement burundais salue une récente évolution du gouvernement belge, qui, via son ministre des Affaires étrangères, reconnaît que son pays « s’est trompé », en adhérant de « manière hâtive », à la prise des sanctions financières contre le Burundi.
Le 14 mars 2016, les pays membres de l’Union européenne (UE) dont la Belgique, ont décidé la suspension des appuis financiers directs à l’administration burundaise.
L’UE a reproché à cette dernière d’avoir « violé » le prescrit de l’article 96 de l’Accord de Cotonou de 2000 liant les 77 pays du groupe ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) aux 29 pays membres de l’UE en ce qui concerne le respect des droits humains.
« En revanche aujourd’hui, on relève de part et d’autre des actions qui montrent bien que, et la Belgique et le Burundi sont soucieux d’apaiser le climat politique, d’aller vers l’apaisement et le renforcement des relations diplomatiques », a souligné le diplomate burundais.
Dans ce cadre, il a partagé le point de vue de l’ambassadeur de Belgique au Burundi, Bernard Quintin, selon lequel les actuelles relations politiques belgo-burundaises, « ne sont pas si mauvaises que ça ».
En effet, le 28 mars dernier en sortant d’une audience auprès du président de l’Assemblée nationale burundaise, M. Quintin a déclaré que son pays était en train de travailler dans le sens d’améliorer davantage les relations de coopération belgo-burundaise.
« Moi je ne crois pas aux grandes révolutions, mais je crois en revanche aux constructions solides qui s’inscrivent dans le temps comme ces petits pas en train d’être posés mutuellement entre le Burundi et la Belgique », a-t-il affirmé.
Pour l’ambassadeur belge, le défi du moment à relever au niveau du renforcement des relations diplomatiques belgo-burundaises, est d’arriver à ce que les « périodes de turbulences » connues entre le Burundi et la Belgique au cours des années 2015 et 2016, fassent désormais parties du passé et qu’on ouvre plutôt une ère nouvelle marquée par la relance effective de la coopération bilatérale.
La tension dans les relations diplomatiques entre le Burundi et la Belgique était montée d’un cran en novembre 2016, quand le Sénat belge avait abrité un colloque sur la crise burundaise à laquelle des opposants au gouvernement du président Nkurunziza, avaient été conviés.
Dans un geste de protestation, le gouvernement burundais avait rappelé le 8 décembre dernier à Bujumbura pour consultation son ambassadeur à Bruxelles, Jérémie Banigwaninzigo.
Xinhua