Il s’agissait d’une retraite d’évaluation du Plan d’action 2021 qui avait été adopté en mars 2021. Parmi les points visés à cette occasion, il y avait des activités d’auditions des témoins clés de la crise de 1972 et les exhumations des victimes des graves violations des droits humains, commises au cours de cette même période de la crise de 1972 au Burundi. A la fin de la retraite de Gitega, Commissaires et Cadres ont convenu d’entamer dans les plus brefs délais les enquêtes sur les violations des droits de l’homme et les fosses communes de 1972 en Mairie de Bujumbura. Une note conceptuelle y relative a été adoptée.
Ainsi, la CVR s’est déjà préparée à effectuer ce travail, et le processus se déroule très bien, a déclaré Amb. Pierre Claver Ndayicariye, Président de la Commission. Il a ajouté qu’une rencontre avec les autorités administratives de la Mairie est prévue prochainement pour préparer le lancement de l’activité. Les résultats de la réunion faciliteront le travail de la CVR sur le terrain.
Ainsi, la Commission Vérité et Réconciliation souhaite adopter une démarche de communication efficace avec les autorités à la base, les témoins, les victimes et les rescapés des atrocités de l’année 1972, sans oublier l’identification des fosses communes de la Mairie de Bujumbura et de ses alentours immédiats, même si les premières investigations ont montré qu’au-dessus de la grande partie de ces fosses communes, dans les quartiers de la ville de Bujumbura, des bâtiments et autres infrastructures y ont été érigés. « Malgré cela, nous aurons au moins des témoignages sur cette période de crise« , espère le numéro un de la CVR.
L’Ambassadeur Ndayicariye a souligné que la raison de la poursuite de la campagne d’auditions de témoins et d’exhumations des victimes de la crise de 1972 dans la capitale économique du pays est que durant cette période, Bujumbura abritait une grande partie des organes de prise des décisions au niveau national. Lors de cette retraite de Gitega, les Commissaires ont convenu que les enquêtes sur la crise de 1972 à Bujumbura devraient commencer très bientôt. Après la Mairie de Bujumbura, la CVR entend poursuivre sa mission d’enquêtes dans les provinces de Muramvya et Mwaro pour la même période de 1972.
Des experts juristes pour appuyer la CVR dans la qualification des faits
Bien que la CVR soit dotée de prérogatives légales pour procéder à la qualification des violations des droits de l’homme qui ont été commises au Burundi, y compris celles de 1972, les Commissaires ont jugé bon de recourir à des experts juristes pour l’aider à mener à bon port ce travail.
Pour rappel, depuis le début de cette année 2021, la CVR a déjà effectué plusieurs missions d’enquêtes sur les violations des droits de l’homme commises en 1972 dans la province de Bururi et tout récemment dans celles de Muyinga et Kirundo, alors que l’année passée la Commission avait effectué les mêmes missions dans le centre du pays (Gitega, Karusi) et dans le sud et le sud-ouest (Rumonge et Makamba).