La Commission Vérité et Réconciliation, CVR a déclaré solennellement ce 20 décembre 2021 que le crime de génocide a été commis contre les Bahutu du Burundi en 1972-1973. Cette déclaration solennelle a été faite devant le Parlement réuni en congrès au Palais des congrès de Kigobe.
La CVR a également déclaré que des crimes contre l’humanité ont été commis contre les burundais du groupe des Bahutu en 1972-1973, des crimes contre l’humanité ont été également commis contre les batutsi dans le sud du pays sur le littoral du lac Tanganyika juste au début des massacres. La même commission a déclaré qu’il n’y pas eu de crimes de guerre, mais elle reconnait que d’autres crimes ont été commis contre les Batwa notamment en province Muramvya de l’époque.
Le président de la Commission Vérité et Réconciliation Pierre Claver Ndayicariye a fait toutes ces déclarations lors de la présentation du rapport d’étape de la CVR 2021 et du rapport de qualification des crimes de 1972-1973.
Réuni en congrès le Parlement burundais a adopté le rapport d’étape, le rapport de qualification des faits et les déclarations relatives aux crimes commis en 1972-1973.
Pour qualifier ces faits la CVR s’est basée sur les enquêtes menées sur les violations graves massives et systématiques des droits de l’homme commises en 1972-1973 au Burundi, les actions de planification, des violations graves massives et systématiques des droits humains, commises en 1972-1973 contre les Barundi du groupe ethniques des Bahutu par le pouvoir du président Micombero. La CVR a fait une analyse approfondie des faits et gestes du pouvoir du président Michel Micombero, ayant précédé les violations graves, massive et systématiques des droits humains contre les Barundi du groupe ethnique des Bahutu en 1972-1973.
Au cours de la présentation du rapport d’étape CVR 2021, les élus du peuple ont suivi un documentaire sur les résultats des enquêtes menées dans les provinces de Gitega, Bururi, Karusi, Muyinga. Kirundo, Bujumbura Mairie, Muyinga, Mwaro, Rumonge, Muramvya.
Les massacres organisés par le pouvoir de Michel Micombero visaient essentiellement des bahutu, des fonctionnaires, des élèves, des commerçants etc. Le président de la CVR a affirmé que les services et agents de l’Etat étaient très actifs notamment l’armée, la justice, l’administration, le parti Uprona et son mouvement intégré JRR etc. Les listes des personnes à tuer figuraient sur des listes préétablies.
Ces tueries sur lesquelles la CVR a mené des enquêtes ont débuté le 29 avril 1972, jour de l’assassinat du jeune roi Ntare V Charles Ndizeye, destitué par Michel Micombero. A ce moment même les listes des hutus à tuer sont directement sorties.
Sur plus de 690 fosses communes renseignées, 190 ont été confirmées. Dans les 190 fosses, la CVR a découvert des restes humains de 19 897 000 personnes, mais il y a des restes qui étaient complètement détruis au moment des exhumations. Mais beaucoup de victimes ont été jetées dans les forêts ou les rivières.
Les tueries massives de Bahutu ont été suivies de spoliations de biens comme les maisons, les véhicules, les comptes bancaires, etc. Les veuves et orphelins chassés de leurs maisons se sont retrouvés démunis et contraints de vivre dans la misère et à l’exil. Pour le président de la CVR tous les éléments sont réunis pour qualifier les crimes commis en 1972-1973 au regard de la loi au niveau nationale et international.
Après la présentation du rapport d’étape de la CVR 2021, le président de l’Assemblée nationale Gélase Daniel Ndabirabe s’est levé avec tous les députés et sénateurs présents et a adressé au Seigneur une prière solennelle de demande de pardon pour les crimes commis par les dirigeants burundais de l’époque contre leurs compatriote.
Il a demandé au Seigneur la force nécessaire pour que les burundais ne retombent plus dans les crimes pareils à ceux commis contre les créatures humaines en 1972-1973.
Dans son intervention, le président du Sénat Emmanuel Sinzohagera, en tant que pasteur, a lancé un appel pressant au pasteur Arthémon Simbananiye, cité dans différents rapports, lui demandant de demander officiellement pardon aux Burundais, de cette façon il aura libéré beaucoup d’âmes qui ne cessent de se plaindre contre lui. Les différents intervenants ont appelé les auteurs de ces crimes encore en vie à demander pardon.
Le Parlement réuni en congrès a dans sa déclaration recommandé au gouvernement de faire sien le contenu de ce rapport d’étape et les déclarations sur les crimes et d’élaborer une loi y relative.