Démarrage du programme de la lutte biologique contre la cochenille farineuse du manguier
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Des activités de dissémination des insectes ennemis naturels de la cochenille farineuse du manguier vont s’effectuer du 02 au 03 avril 2022 dans les provinces de Kirundo et Muyinga

1er Avril 2022, Bujumbura –L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Bureau du Burundi en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE) va lancer, du 2 au 3 avril 2022, dans les provinces de Kirundo et Muyinga le programme de la lutte biologique contre la cochenille farineuse du manguier.

Le lâchement des agents bénéfiques de lutte biologique appelés communément « insectes ennemis naturels » de la cochenille farineuse du manguier dans lesdites provinces marque le démarrage effectif de la lutte biologique pour réduire considérablement les dégâts causés par ce ravageur, afin d’assurer la sécurité alimentaire.

En effet, la cochenille s’observe dans plusieurs localités du pays avec de fortes infestations dans les provinces de Kirundo et Muyinga. Ces infestations sont visibles sur plusieurs plantes dont le manguier, le citrus, le bananier, les goyaviers, plusieurs plantes ornementales, horticoles et d’ombrage, etc.

La « Cochenille farineuse du manguier » est un insecte suceur de sève. Elle se nourrit des feuilles, des fleurs et des fruits et des parties jeunes de la tige. Lors de fortes attaques, les feuilles sont couvertes de couches noirâtres appelées fumagine. Les parties d’une plante fortement attaquées cessent de croître. Parfois, il n’y a pas de nouvelles feuilles et fleurs.

Pour ce qui est du rendement, le ravageur cause des dégâts énormes. Sur le manguier par exemple, la cochenille peut causer jusqu’à 90 % de pertes de fruits et les agrumes peuvent également être considérablement affectés avec des pertes de rendement en fruits de près 53 %.

La meilleure méthode de lutte contre ce ravageur déjà conformée dans les autres pays est la lutte biologique par l’utilisation des ennemis naturels exotiques (Gyranusoidea tebygi et Anagyrus mangicola). Ce sont de minuscules guêpes de moins de 1 mm de long qui ne présentent aucun risque humain, animal ou environnemental. Ils se nourrissent exclusivement que de cochenilles farineuses du manguier.

Cependant, il existe aussi la lutte chimique par utilisation des insecticides. Ce moyen est inefficace car les cochenilles sont recouvertes d’une couche blanche de cire qui les protège. De plus, la lutte chimique pose un certain nombre de problématiques : le coût est très élevé et le ravageur développe rapidement une résistance aux pesticides.

Dans le cadre de l’initiative du Bureau sous régional, la FAO travaille en étroite collaboration avec l’IITA, les gouvernements du Rwanda et de l’Ouganda pour lutter contre ce ravageur depuis son apparition en 2019. Aujourd’hui, marque une étape importante dans la lutte contre ce ravageur et sa propagation en Afrique de l’Est. Le Burundi mène l’effort régional en étant le premier pays de la région à adopter cette approche agro écologique pour rétablir l’équilibre de la nature en introduisant les ennemis naturels de la cochenille du manguier qui est une espèce envahissante. Lesdits ennemis naturels ont été importés de l’IITA, bénin.

Au niveau régional, la cochenille farineuse est présente au Rwanda et en Ouganda. En Afrique l’Ouest, le ravageur est signalé dans 11 pays dont le Togo et le Bénin. Dans ces pays, la cochenille farineuse du manguier a été contrôlée avec succès grâce à ses ennemis naturels.

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Pascal NDAYIRAGIJE
Expert en protection des végétaux
FAO Burundi