Les Burundais, pouvons-nous dépasser nos différences (profondes ou superficielles) et vivre encore des moments de communion ? On peut en douter… L’élection de « Miss Burundi 2022 » devait être un de ces moments d’apaisement pour admirer, même de loin, les « beautés de chez nous ». Mais ce week-end, l’événement a fait sortir ce qu’il y a de pire en nous. A peine élue, dans la salle, aucune retenue. Ce sont des huées. Sur les réseaux sociaux, les insultes fusent. C’est un « torrent de venins » pour reprendre les mots de la blogueuse Monia Inakanyambo.
Signe des temps, le jury est accusé de tous les maux, il serait même « corrompu ». C’est symptomatique : la corruption, on la voit partout au Burundi. Même dans l’élection d’une « Miss ». Toutes les insanités sont déversées sur la jeune femme et les organisateurs. Je ne connais pas tous les critères considérés pour élire « Miss Burundi 2022 ». Je connais par contre trois des cinq membres du jury.Des personnalités intègres à qui l’on ne peut pas prêter de basses manœuvres.
L’élection d’une « Miss » et pas seulement au Burundi, fait rarement l’unanimité. Ce n’est pas une « science » exacte, il y a toujours un côté subjectif. La beauté se trouve dans l’œil de celui qui regarde, dit-on. Ainsi, pour moi, Kelly Ngaruko est sublime. Son parcours, d’après ce que je lis, est remarquable également et, quoi que l’on dise, est à mettre sur son crédit. Naturellement, chacun peut avoir un autre regard sur ce choix. Ce qui est triste, ce sont les insinuations, la violence des mots…
La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe. Souhaitons à Kelly Ngaruko d’être lisse, forte et imperméable aux propos méprisables pour porter avec fierté cette couronne burundaise.
Antoine Kaburahe (Iwacu)