Des manifestations à Bukavu contre le Rwanda
Le Rwanda ripostera contre toute nouvelle attaque lancée depuis la République démocratique du Congo, a averti le ministre rwandais des affaires étrangères, alors que les tensions entre les deux pays voisins montent, écrit The East African.
Des tensions diplomatiques entre Kigali et Kinshasa se sont intensifiées ces derniers jours alors que les deux parties échangent des accusations d’aide aux groupes armées opérant dans l’Est de la RDC.
« Si les attaques continuent, le Rwanda a le droit et la capacité de riposter. Devrions-nous laisser tout le monde nous tirer dessus et nous taire ? En tant que gouvernement, nous avons le devoir de protéger la vie des Rwandais », a averti Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse à Kigali ce 31 mai. Et de soutenir que son pays ne veut pas la guerre, mais la paix.
Ce 28 mai, les autorités congolaises ont suspendu la compagnie aérienne nationale rwandaise RwandAir après avoir accusé Kigali de soutenir le groupe rebelle M23, incitant la compagnie aérienne à annuler tous les vols vers la RDC, confie The East African.
Les relations entre les deux pays avaient commencé à dégeler après l’entrée en fonction du président de la RDC, Félix Tshisekedi, en 2019, mais les récents combats entre les forces congolaises et le M23 ont ravivé les tensions.
Lundi, le 30 mai, des centaines de personnes ont organisé une manifestation à Kinshasa, la capitale de la RDC, appelant l’expulsion de l’ambassadeur rwandais.
L’ONU a indiqué, la semaine dernière, que les nouveaux affrontements avaient déplacé 72 mille personnes et que ces derniers étaient confrontés à une violence constante et au pillage de leurs maisons.
Sommaire
« Un échec de la communauté internationale »
Sud-Kivu : manifestations à Bukavu contre « l’agression de la RDC par le Rwanda »
L’Union Africaine appelle au dialogue entre la RDC et le Rwanda
EAC : Vers une monnaie unique d’ici 2024
Kenya : La recrudescence des cas positifs à la covid-19 inquiète
Ouganda/ Karamoja : La faim tue 200 enfants par an
« Un échec de la communauté internationale »
Ce qui se passe dans l’Est de la République démocratique du Congo est un échec de la Communauté internationale, a dit Stéphanie Nyombayire, l’attachée de presse à la présidence rwandaise. « La MONUSCO ne peut plus revendiquer le statut d’observateur. C’est de la complicité », a-t-elle déclaré.
Selon The New Times, l’attachée de la presse à la présidence rwandaise a également rejeté les affirmations récemment soulevées par Kinshasa selon lesquelles le gouvernement soutient les rebelles du M23. Elle a souligné qu’il s’agit d’un problème interne pour lequel l’Etat congolais doit trouver une solution.
Elle a réitéré que le Rwanda n’a aucun intérêt à déstabiliser l’Est de la RDC, une position qui a été reprise par différents responsables, dont le ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta.
Cependant, elle a souligné que la demande de Kigali reste la même qu’elle a toujours été : « Que les plus de 20 000 soldats de la MONUSCO remplissent leur mandat de deux décennies et que les FDLR soient traités comme des génocidaires et ne bénéficient pas de l’impunité pour attaquer notre pays ».
Sud-Kivu : manifestations à Bukavu contre « l’agression de la RDC par le Rwanda »
Selon le quotidien congolais Actualité.Cd, des milliers de personnes issues de différentes couches sociales ont manifesté ce mercredi 1er juin 2022, dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, pour dire non à l’agression de la RDC par le Rwanda à travers le M23.
« Nous demandons la rupture immédiate des relations diplomatiques avec le pays identifié comme agresseur. Il ne sert à rien d’entretenir des relations diplomatiques avec un pays en guerre ouverte contre notre cher pays, le Congo. La fermeture de toutes nos frontières terrestres, lacustres et aériennes avec le pays agresseur. La prise des sanctions économiques contre le Rwanda et le gel des avoirs de tous les opérateurs économiques rwandais opérant sur le territoire congolais », lit-on dans le mémorandum des forces vives de la province du Sud-Kivu adressé au président de la République.
En outre, ils demandent la rupture et annulation immédiate de tous les contrats signés avec le Rwanda dont celui relatif à l’exploitation de nos minerais.
Pour le président du cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu, Zozo Sakali, la population doit désormais se prendre en charge. « Nous sommes mobilisés aujourd’hui comme un seul homme pour dire, non et non à l’agression. Nous avons estimé qu’il est grand temps de demander à la population de dresser désormais nos fronts longtemps courbés ».
Des étudiants se disent aussi mobilisés à accompagner les forces armées au front de guerre pour défendre l’intégrité nationale : « Nous apportons notre soutien à 100 % aux FARDC ».
L’Union Africaine appelle au dialogue entre la RDC et le Rwanda
Selon The East African, le président sénégalais Macky Sall, aussi président l’Union africaine, a appelé au dialogue entre la République démocratique du Congo et le Rwanda alors que les tensions s’intensifient entre les deux pays à cause d’une résurgence du groupe rebelle M23.
Il a également exhorté le président angolais João Lourenço, aussi président de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), à diriger les pourparlers de paix entre la RDC et le Rwanda.
« Je suis sérieusement préoccupé par la montée des tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. J’appelle au calme et au dialogue entre les deux pays, et à la résolution pacifique de la crise avec le soutien des mécanismes régionaux et de l’Union africaine », lit-on dans un tweet de Macky Sall, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine.
Lors d’un briefing sur la situation au Nord-Kivu ce 30 mai, le porte-parole du gouvernement de la RDC, Patrick Muyaya a martelé que son pays fera la paix avec ceux qui veulent la paix.
« Quelle que soit la nature de la crise, nous ne pouvons pas fermer les portes à la possibilité de pourparlers. Même s’il y a la guerre aujourd’hui, nous finirons par dialoguer ».
EAC : Vers une monnaie unique d’ici 2024
Selon la ministre ougandaise des affaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), Rebecca Kadaga, l’EAC aura d’ici 2024 une monnaie unique, si tout se passe comme prévu.
S’exprimant lors du sommet des affaires Ouganda-RDC à Kinshasa, la ministre Kadaga a signifié que les Etats membres de la Communauté Est-Africaine travaillent actuellement sur quelques détails pour choisir un pays qui va accueillir l’institut monétaire de l’Afrique de l’Est, ce qui deviendra plus tard la Banque centrale de l’Afrique de l’Est, confie Daily Monitor.
« D’ici la fin de cette année, nous devrions savoir quel pays va accueillir l’institut monétaire. Nous espérons que si nous avançons comme prévu, d’ici 2024, nous aurons une monnaie unique », a-t-elle précisé. Et de noter que l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Kenya ont déjà soumis des demandes pour accueillir l’institut.
Selon Daily Monitor, seuls quatre pays, à part la RDC, ont jusqu’à présent ratifié le protocole sur la monnaie unique. Le Soudan du Sud reste un Etat observateur, car il n’a pas encore harmonisé ses lois internes et a encore des lois qui empêchent la libre circulation des personnes.
L’Union monétaire est la troisième étape de l’intégration régionale de l’EAC qui devrait être couronnée par la Fédération politique. Les Etats membres de l’EAC travaillent pour la réalisation complète d’une union douanière et d’un marché commun, malgré un certain nombre de défis, notamment les barrières non-tarifaires, les blocs commerciaux et la fermeture des points frontaliers.
Kenya : La recrudescence des cas positifs à la covid-19 inquiète
Des Kényans appelés à reprendre le port de masque après la recrudescence des cas positifs à la covid-19
Les Kényans sont appelés à porter les masques alors que le pays se prépare à une nouvelle vague potentielle de la pandémie de Covid-19, écrit The East African.
Selon Francis Kuria, directeur de la santé publique au ministère de la Santé, le taux de positivité est en hausse depuis début mai, atteignant 5,6 % et une moyenne de 3,3 % par semaine. Il exhorte les Kényans à porter les masques : « Les chiffres de Covid-19 vont crescendo ».
Au moment de la levée des mesures de confinement, le taux de positivité était d’environ 1%. Début mai, il était d’environ 0,1 %. Du coup, le taux est monté jusqu’à 5,6 %.
Depuis mars, le Kenya a levé le port obligatoire du masque. Le ministre de la Santé Mutahi Kagwe avait décidé la levée du port de masque dans les lieux publics ouverts, mais avait encouragé les citoyens à continuer de porter les masques dans cérémonies publiques et les grands rassemblements.
Ouganda/ Karamoja : La faim tue 200 enfants par an
Plus de 200 enfants meurent chaque année de malnutrition ou d’un manque de nutrition adéquate dans le Karamoja, en particulier dans les districts de Moroto et de Kaabong, ont déclaré des responsables de la santé de la sous-région du Karamoja.
Selon The Observer, les décès sont liés au manque d’aliments et à la pauvreté dans la région. Selon le rapport annuel de classification intégrée (IPC), environ 520 mille personnes ont un besoin urgent de soins de santé, dont près de 200 mille de moins de cinq ans. Le taux de malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants de moins de cinq ans est passé de 9,7 % en 2020 à 10,7 % en 2022.
La directrice du fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans la région de Karamoja, Rebecca Kwagala, explique que la prévalence de la malnutrition aigüe chez les enfants de Karamoja s’élève à 13,1 % ; 21,9 et 19,6 % dans les districts de Moroto et Kaabong.
« Au total, 22 740 enfants souffrant d’émaciation grave dans la région ont besoin d’un traitement urgent. Seuls 24,7 % (6 238) ont reçu un traitement entre janvier et mars 2022 ».
Selon le Directeur de l’hôpital régional de référence de Moroto, Steven Mpade, les cas de malnutrition sont si élevés dans les neuf districts de la sous-région de Karamoja : « Plus de 200 enfants meurent chaque année. La situation est pire dans les districts de Kaabong et de Moroto ».
L’accès à l’eau potable est de 20 % dans la région. Le lavage des mains est donc un défi. « Plus de 52 % n’ont pas de toilettes, ce qui contribue à la transmission des infections diarrhéiques », déplore-t-il.
Par Egide Harerimana (Iwacu)