Pourtant, il apprécie le travail des troupes burundaises déployées à l’est de la RDC dans le cadre de la force régionale : « A l’exception du contingent burundais qui fournit tous ses efforts dans la mission telle qu’elle a été définie, d’autres contingents vivent désormais avec le M23, percevant des impôts dans la zone qu’ils occupent illégalement. Cela nous oblige à nous interroger sur le but de la mission EAC ».
Selon lui, le secrétaire général de l’EAC avait demandé une prolongation de six mois de cette force régionale, mais la RDC n’a accordé qu’une durée de trois mois allant jusqu’à juin : « Ce nouveau délai sera assorti d’une évaluation de la situation. Si le mandat n’est pas rempli, nous allons décider de raccompagner ces contingents venus à la rescousse de la RDC avec honneur, de les remercier pour avoir essayé d’apporter leur part de contribution à la paix en RDC et de voir comment nous pouvons continuer nous-même à pacifier notre pays ».
Selon Actualité.CD, Félix Tshisekedi a aussi critiqué la nomination du nouveau commandant de la force régionale de l’EAC par le Kenya, qui n’a pas tenu compte de l’avis du gouvernement de la RDC. Pour lui, la démission du général Jeff Nyagah a été faite de manière spectaculaire sans pour autant faire part au gouvernement des différentes menaces évoquées dans sa lettre de démission.
« Pourquoi il ne nous a pas fait part de ces menaces ? Lorsqu’il décide de quitter la RDC, le Kenya désigne directement un autre commandant de la force sans consultation comme si cette force n’appartenait qu’au Kenya. Il y a un problème. On doit clarifier la situation ».
Le gouvernement de la RDC s’est toujours plaint de la complaisance sur le terrain des opérations des troupes de la force est-africaine déployées au Nord-Kivu. Des dénonciations et manifestations de la population de Goma et ses environs demandant le départ de cette force se sont multipliées depuis ces derniers mois, écrit Actualité.CD.
Vers le déploiement des forces de la SADC
Le sommet de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) à Windhoek en Namibie, ce 8 mai, a approuvé le déploiement de ses troupes en RDC, bien qu’il n’y ait eu aucune clarification immédiate sur les pays qui enverraient des forces. Kinshasa a déjà annoncé que les troupes de la SADC auront « un mandat offensif ».
Selon The East African, plusieurs Congolais appellent le président Tshisekedi à s’appuyer sur les « alliés naturels » de la SADC. En 1998, des troupes zimbabwéennes, namibiennes et angolaises sont intervenues pour stopper l’avancée des rebelles du RCD au Kivu et à Kinshasa. Cependant, ils n’ont pas réussi à mettre fin à la menace des groupes armés. Un groupe d’experts de l’ONU a accusé cette mission d’Afrique australe à l’époque de pillage.
EAC/Kenya : Reprise des consultations pour la rédaction de la Constitution de la Confédération politique
Les consultations nationales pour la rédaction de la Constitution de la Confédération politique de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont repris à Mombasa, Kenya ce 9 mai.
Selon le communiqué de presse du secrétariat général de l’EAC, l’équipe d’experts constitutionnels pour la rédaction de la Constitution de la fédération politique de l’EAC tiendra, pendant 20 jours, des consultations avec la société civile, les dirigeants locaux, les leaders d’opinion et le monde des affaires, entre autres parties prenantes, pour recueillir leur avis sur le type de Confédération politique ils souhaiteraient pour l’EAC.
Cette équipe d’experts tiendra aussi des consultations dans les districts de Kisumu, Kakamega, Eldoret, Nakuru, Nyeri, Embu, Garissa et Nairobi.
Les principaux centres d’intérêt faisant objet de consultation sont la coopération dans le cadre de la confédération politique ; la structure dirigeante de la confédération politique ; les modes de décision de l’autorité confédérale ; les principes de gouvernance de la confédération, la relation entre les Etats partenaires et l’autorité confédérale ainsi que le financement du fonctionnement de l’autorité confédérale.
Le secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, a déclaré que le processus de rédaction de la Constitution de la Confédération politique de l’EAC est tiré de l’article 123 du Traité d’établissement de l’EAC qui demande le sommet des chefs d’Etat à initier le processus vers la création d’une fédération politique : « Le Sommet de 2017 a adopté la Confédération politique comme modèle de transition de la Fédération politique de l’Afrique de l’Est ».
Selon lui, le Kenya est le troisième pays membre de l’EAC où des consultations nationales sont menées, après le Burundi en janvier 2020 et l’Ouganda en avril 2021.
Soudan du Sud : Suppression des frais de visa pour les étrangers fuyant la guerre au Soudan
Le Soudan du Sud a déclaré ce 8 mai qu’il renoncerait aux frais de visa pour les ressortissants étrangers fuyant le conflit au Soudan voisin à travers ses frontières, écrit The East African.
Le directeur général de l’immigration, Atem Marol Biar, a ordonné aux agents de l’immigration à tous les postes frontaliers avec le Soudan de ne pas exiger le paiement des frais de visa aux étrangers : « Nous avons donné des directives claires conformément au droit international. Les personnes fuyant le conflit doivent être bien reçues ».
Selon lui, les étrangers qui choisissent de rester dans le pays en tant que réfugiés seront enregistrés par les autorités avec le soutien des agences humanitaires : « Nous devons être très prudents. Juba n’est pas un camp de réfugiés. Mais, lorsque quelqu’un reste en transit, il n’y a pas de problème ».
Selon The East African, le ministre sud-soudanais des affaires humanitaires et de la gestion des catastrophes, Albino Akol Atak, confie que le pays a déjà accueilli plus de 50 mille personnes depuis que le conflit soudanais a éclaté ce 15 avril. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) met en garde contre une aggravation de la crise humanitaire au Soudan du Sud qui enregistre déjà 2,2 millions de déplacés internes.
Rwanda/Kigali : Vers la relocalisation de plus de 5000 familles
La ville de Kigali a annoncé que 5 812 ménages devaient quitter en urgence des zones à haut risque. La décision a été prise en réponse aux inondations meurtrières et aux glissements de terrain qui ont fait 131 morts dans certaines parties des provinces de l’Ouest, du Nord et du Sud au début de la semaine dernière, confie The New Times.
La ville de Kigali a déclaré que ceux qui louaient des maisons dans ces zones reçoivent des frais de loyer d’un mois tandis que les propriétaires des maisons résidentielles reçoivent des frais de loyer de trois mois.
Selon le maire de la ville de Kigali, Pudence Rubingisa, 361 ménages ont déjà été relogés. Il fait savoir que l’exercice d’évacuation des habitants des zones à haut risque se poursuit.
« La population et les dirigeants locaux doivent fournir des informations sur les maisons et les infrastructures dans les zones à haut risque et celles touchées par les catastrophes.
L’inspection de la ville est en cours pour identifier ceux qui ont besoin d’une relocalisation urgente ».
Selon lui, l’inspection municipale est également en cours pour identifier les personnes vivant près des zones humides à haut risque d’inondation ou d’effondrement. Et d’exhorter les habitants à éviter de déverser des déchets dans les canaux d’eau : « Cela empêche la pénétration de l’eau dans le sol. Comme les déchets bloquent les voies navigables, les inondations peuvent endommager les infrastructures et les cultures ».
La récente évaluation de la ville de Kigali a révélé que plus de 24 mille parcelles avec environ 27 mille maisons se trouvent dans des zones à haut risque.
Selon The New Times, certaines zones de la ville de Kigali seront bientôt modernisées pour un coût d’environ 70 millions de dollars afin de réduire la vulnérabilité dans les zones à haut risque. Les districts concernés sont Nyarugenge, Kicukiro et Gasabo. Ces derniers recevront des infrastructures de base telles que des routes, des lampadaires, de l’électricité et de l’eau potable, des centres de santé, des marchés, des écoles pour faciliter les activités quotidiennes de la population.
Par Egide Harerimana (Iwacu)