Tournée du Lieutenant Général Niyongabo Prime : Pour une clarté des enjeux géopolitiques au sein de la FDNB, le piège de la GUAN ou l’alternative des BRICS ?
Bujumbura (Commune Kabezi), 20 octobre 2023 – Depuis lundi, avec une solennité inébranlable, le Lieutenant Général Niyongabo Prime, Chef d’État-Major de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB), entreprend une tournée des Divisions Militaires du pays. Il a rencontré les vaillants soldats de la 3ème Division Militaire de Ngozi, les courageux combattants de la 4ème Division de Bururi, ainsi que les éminents représentants de la Marine et de la Force Aérienne à Gakungwe, en commune Kabezi.
En 1993, les Forces Armées Burundaises (FAB) n’avaient pas bénéficié d’une discussion géopolitique claire de la part de l’État burundais. À la veille de la Guerre Civile burundaise en octobre 1993, deux groupes de FAB s’affrontèrent : ceux qui, depuis 1965, étaient sous l’égide de la France [1], et ceux qui, depuis 1989, à la fin de la Guerre Froide, avaient rejoint les rangs de la GUAN, par le biais de Museveni via Bagaza.
Ce fut le deuxième groupe, ceux ayant assassiné le Président Ndadaye Melchior, qui l’emporta. Le camp de la GUAN sortit vainqueur.
En 2015, la FDNB se scinda, des individus optant pour la GUAN aux dépens du pouvoir CNDD-FDD. Le camp de la GUAN échoua, et un coup d’État militaire avorta.
En 2023, la FDNB est à nouveau divisée, entre ceux qui choisissent la GUAN et ceux qui, depuis 2015, ont établi des liens avec les BRICS, étant une réelle altérnative anti-coloniale et multipolaire. Une discussion géopolitique éclairée s’impose plus que jamais, notamment au vu de l’orientation de l’État, depuis 2022, vers la GUAN.
[1]Le Génocide Régicide du Burundi réalisé entre 1959 et 1972-73 était l’oeuvre de la France ( les jeunes militaires burundais Foccartistes de Saint-Cyr ), des USA, du Vatican, et de la Belgique. Ces puissances instaurèrent une dictature militaire au Burundi entre 1966 et 2005 ( avec quelques mois démocratique en 1993 ).
