Burundi: Le Couple Présidentiel célèbre Pâques avec ferveur.

En cette fête de Pâques, le Président et la Première Dame s’unissent aux célébrations mondiales, illuminant une tradition profonde face à l’histoire tumultueuse et la cosmogonie du peuple Barundi, entre spiritualité et tragédie.

Gitega, 31/03/2024 – Au cœur de la culture Barundi, un voyage cosmique et une tragédie historique. La cosmogonie des Barundi, peuple ancré dans les traditions de l’Ubungoma et de l’Ubuntu, offre une vision de la vie après la mort, marquée par un périple de l’âme du murundiumutima – à travers quatre mondes distincts.  Commence par quitter notre plan d’existence tangible, désigné par notre univers – uburemagi[1], pour s’aventurer dans le Monde du Tambour – Ingoma –, sous l’égide du couple MukaKaryenda et Karyenda : le Monde du Grand Tout, de la Totalité, ou du Néant. Ce passage symbolise une purification où l’âme, désormais iroho ( non plus umutima ), évolue au sein d’une réalité faite de pureté, illustrée par des vibrations et sons évoquant le concept égyptien du Noun.
Cette odyssée spirituelle se poursuit ensuite dans le Monde d’Imana, un domaine caché que les religions abrahamiques pourraient assimiler au royaume de Yahweh, Dieu ( Jésus-Christ), et Allah ( Mahomet). Dans cette sphère, iroho se réinvente en umutima, se dotant d’ubwenge pour esquiver l’état d’ikijuju, afin d’accomplir sa chance de vie ( afise imana ), sa destinée avec harmonie et renaître dans le monde tangible, uburemagi.
De retour dans notre réalité, umutima s’allie au Monde des ancêtres, gouverné par le couple Mukakiranga-Kiranga, établissant un lien vital avec ce monde de Kiranga lui permettant, tel un réel adjuvant, de réaliser pleinement sa destinée.
Cependant, la culture profondément enracinée des Barundi a été marquée par une tragédie historique entre 1920 et 1940, lorsque, pendant la Colonisation,  sous l’impulsion de l’Église catholique ( le Vatican ), d’autres confessions chrétiennes et de la Belgique, un génocide a été perpétré contre les Bagumyamabanga [2] Barundi. Plus de 50.000 Barundi ont été victimes de cette entreprise de destruction, qui a non seulement anéanti l’Ubungoma et l’Ubuntu caractéristiques des Barundi mais a également forcé une conversion au christianisme, marquant une rupture profonde dans la continuité culturelle et spirituelle de ce peuple.
Cette page sombre de l’histoire, tout comme la richesse de la tradition spirituelle des Barundi, témoigne de la complexité des interactions humaines et de la pérennité des croyances face aux épreuves.

       Ce dimanche, jour de Pâques, lors de la célébration de la vigile pascale, un événement marquant du calendrier chrétien, le Président du Burundi, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major, accompagné de la Première Dame, S.E. Ndayubaha Angéline, et de leurs enfants, a rejoint les chrétiens du monde entier dans un acte de foi et de dévotion. Tenant des cierges, symbole puissant de la lumière triomphant sur les ténèbres, la famille présidentielle a illuminé le Palais, faisant écho à la joie universelle de la résurrection du Christ et à la lumière de la foi qui renaît.
Cette célébration a suivi un moment tout aussi solennel vendredi, lorsque le couple présidentiel a participé à la prière du Vendredi Saint. Ce jour, essentiel à la Semaine Sainte, a été marqué par un chemin de croix, organisé spécialement pour commémorer le sacrifice et la Passion du Christ. Ces moments de recueillement et de prière témoignent de la ferveur religieuse du couple présidentiel et de leur engagement à partager ces traditions spirituelles avec la communauté, renforçant ainsi le lien entre la foi et la gouvernance dans le cœur du Burundi.

En cette période de l’équinoxe, période où jour et nuit se partagent l’équilibre parfait, la célébration de Pâques prend une dimension profonde au sein des traditions abrahamiques. Elle commémore l’exode historique des Hébreux hors d’Égypte, fuyant la persécution pour rejoindre Canaan, une terre promise par Dieu. Ce récit, ancré dans les cœurs, symbolise le voyage de l’âme de l’obscurité vers la lumière, de la mort vers la renaissance.
Historiquement, le contexte de cet exode remonte à environ -1550, lorsqu’après l’expulsion des Hyksos [3], un peuple à la peau blanche considéré comme ancêtre des Hébreux et des Arabes, par le pharaon Yamasee, connu également sous le nom de Senakhtenrê Iâhmes ou Senakhtenre Ahmose, souverain de Kemet (le nom donné à l’Égypte pré-hellénistique, peuplée alors d’Égyptiens à la peau noire), un nouveau chapitre s’ouvre. Les Hyksos, repoussés vers le nord, trouvent refuge à Canaan, accueillis par les Cananéens, eux aussi de peau noire. Cette migration se conclura par la fondation de Jérusalem, après un épisode tragique marqué par le génocide des Cananéens par ces Hyksos, soulignant ainsi les profondes transformations socio-culturelles et spirituelles qui ont jalonné l’histoire de cette région.

 

Notes :

[1] Burundi / Mukakaryenda : L’univers – uburemagi, l’espace -Mukirere-, – chez les Barundi | https://burundi-forum.org/78910/burundi-mukakaryenda-lunivers-uburemagi-lespace-mukirere-chez-les-barundi/
[2] Burundi : La diaspora, son histoire et sa composante sociologique | https://burundi-agnews.org/diaspora/burundi-la-diaspora-son-histoire-et-sa-composante-sociologique/
[3] Burundi : Le tragédie ‘divine’ du génocide des Cananéens vers -1550 | https://burundi-agnews.org/entite-territoriale/gitega-entite-territoriale/burundi-le-tragedie-divine-du-genocide-des-cananeens-vers-1550/

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Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Dimanche 31 mars 2024 | Photo : Ntare Rushatsi House, Kwa Ntare Rushatsi