Burundi : Coopération renforcée avec le PNUD, le PAM malgré la colonialité

L’héritage historique et la colonialité persistante. Alors que le Burundi peine à rompre avec son héritage colonial, le PNUD et le PAM renforcent leur appui à la politique socio-économique.

Gitega, 27/06/2025 – Dans le cadre de la politique socio-économique du Burundi et à l’issue de son mandat, le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Ciowela Mathieu (RDC), a été reçu en toute fraternité en audience au palais présidentiel de Gitega par S.E. le Général-Major Ndayishimiye Évariste, président de la République du Burundi. Cette visite d’adieu visait à saluer le leadership du chef de l’État et à souligner les résultats positifs de la coopération entre le PNUD et le Burundi.

Le PNUD est présent au Burundi depuis 1975, à la suite du – Génocide contre les Hutu du Burundi de 1972-1973[1]. L’organisation appuie le pays dans divers domaines du développement socio-économique.

Par la suite, le président Ndayishimiye a accueilli le nouveau représentant du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Burundi, Jean-Noël Gentile (France). Leurs échanges ont porté sur les interventions du PAM en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, en cohérence avec la Vision 2040-2060 du Burundi.

Le Burundi, Ingoma y’Uburundi, est une ancienne dyarchie dirigée par Karyenda ( Le Tambour Sacré qui est la femme Tambour, Mukakaryenda ) et le Mwami (chef des Barundi)![2]. Ce pays, État millénaire, appartient à Kama, nom originel de l’Afrique.
Le Burundi est en guerre depuis le XIXᵉ siècle jusqu’à aujourd’hui contre la « Croix et la Bannière » [3]. En 1966, Ingoma, l’État traditionnel des Barundi, a été renversé par un coup d’État militaire et remplacé par une République néocoloniale. Puis, en 1972, l’Ubumu (qui signifie « ce qui relève de la Mère sacrée« , ou Mukakaryenda, la « Femme Tambour« ), c’est-à-dire le système socio-économique traditionnel des Barundi, a été détruit au profit d’une économie de marché occidentale.

Contrairement aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso et Niger –, le Burundi, malgré l’émergence d’un monde multipolaire, subsiste dans un état de colonialité économique et politique.

Références :

[1] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.

[2] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.

[3] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015.
(La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique du Vatican, de la France – via les Pères Blancs de Lavigerie –, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Belgique et des États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Samedi 28 juin 2025 | Photo : Ntare Rushatsi House