Burundi : 63ème anniversaire de l’indépendance célébré en Belgique

63ème anniversaire de l’indépendance : une journée de festivités et de partage à Bruxelles, avec les fameux tambours du Burundi, rappelant la lutte continue contre la colonialité

Bruxelles (Belgique), 5/07/2025 – Fidèle à la politique étrangère du Burundi et à l’engagement de sa diaspora [1], la célébration du 63ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays a débuté dans une bonne ambiance et pleine de symboles.

Les Tambours du Burundi ont résonné avec force, plongeant immédiatement les invités dans l’esprit d’Ubungoma, à la manière du Tambour sacré Karyenda [2].

Le très apprécié Ambassadeur Ntahiraja Thérence, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Burundi en Belgique, au Luxembourg et auprès de l’Union Européenne, accompagné de son épouse Nitonze Eliane et de toute l’équipe de l’Ambassade du Burundi à Bruxelles, a organisé cette magnifique cérémonie à la Salle Java, au 60 Drève Olympique, à Anderlecht, destinée à la diaspora burundaise de Belgique.

Parmi les invités, figuraient notamment S.A.R. Iribagiza Rose Paola, fille du Mwami Mwambutsa Bangiricenge et sœur du héros national Muganwa Rwagasore Louis.

Aux côtés de hautes autorités politiques burundaises tel Kubwayo Félix, Secrétaire Général du CNDD-FDD en Belgique,  etc.,  l’événement a aussi rassemblé de nombreux amis du Burundi, dont plusieurs diplomates en poste à Bruxelles, siège de l’Union Européenne, ainsi que des personnalités belges, comme l’ancien ministre belge André Flahaut, très aimé par les Barundi.

Après les discours traditionnels prononcés par l’Ambassadeur Ntahiraja ( au nom de S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major, Président du Burundi ) et d’autres invités, ce dernier a chaleureusement remercié les tambourinaires et danseuses qui ont animé la cérémonie, ainsi que les enfants des diplomates et membres de la diaspora, dont les spectacles ont enchanté la journée.

En musique et danse, la fête s’est clôturée autour d’un repas convivial, où tous les participants ont partagé un moment de fraternité et de joie.

Le Burundi, connu aussi sous le nom d’Ingoma y’Uburundi, est un État millénaire, fondé sur une organisation politique unique Ingoma, la dyarchie sacrée entre le tambour Karyenda et le Mwami, niché au cœur de Kama, le nom traditionnel de l’Afrique. Le pays a traversé une longue période difficile durant la colonisation (1878-1962), marquée par les ingérences, jusqu’à nos jours, de puissances étrangères symbolisées par la « Croix et la Bannière » [3]. Le défi du Burundi actuel est de se relever en tirant parti du nouvel ordre mondial multipolaire. En février 2025, l’Union africaine (UA) a franchi une étape historique en adoptant une résolution qualifiant la colonisation européenne (XVe-XXe siècles) de crime contre l’humanité, marquant un tournant dans la réparation mémorielle. En 1966, soit quatre ans après son indépendance proclamée en 1962, un coup d’État militaire a renversé Ingoma pour instaurer une République, un État néocolonial.  Avec le génocide de 1972 contre les Hutu [4] du Burundi [5], l’Ubumu ( signifiant « à la manière de la mère, de maman » : la femme Tambour Mukakaryenda), système socio-économique traditionnel des Barundi, fut détruit et remplacé par une économie de marché occidentale.  Depuis son indépendance en 1962, le Burundi s’efforce de reconstruire son identité tout en affrontant les lourdes séquelles de la colonialité [6], c’est-à-dire la persistance des structures de domination héritées du colonialisme, même après la fin officielle des empires coloniaux européens.

Cette cérémonie annuelle souligne avec force l’importance d’une conscience historique profonde que chaque Murundi se doit de porter en lui.

Références :

[1] Nahimana Karolero Pascal. Burundi : La diaspora burundaise : Du Monde, de Belgique et d’ailleurs – Histoire, trajectoires et ancrage. Bruxelles : Génération Afrique, 2025.

[2] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.

[3] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment via les Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)

[4]  Selon l’Ubungoma,  Hutu désignent « l’être du lieu du tambour sacré Karyenda », une force nourrissant les sons du Tambour Sacré en énergie ou productrice des ressources nécessaires pour satisfaire les besoins des miryango (les sons du Tambour, les familles) du Burundi, pays lui-même appelé Ingoma, le Tambour. Ainsi en 1972, les Hutu, piliers de l’Ubumu, furent ciblés et tués en raison de ce rôle fondamental.

[5] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.

[6] Sindayigaya Jean-Marie, Renaissance de l’Afrique par les Valeurs de l’Africanité-Ubuntu, Bruxelles, 2023.

[ https://www.youtube.com/watch?v=1_mcFstygFo ]

[ https://www.youtube.com/watch?v=FYaVmL1vEEc ]

[ https://www.youtube.com/watch?v=pDhtOiUuDsI&ab_channel=victorntacorigira ]

[ https://youtu.be/XN6eirHrzaY?feature=shared ]

[ https://www.youtube.com/watch?v=lm9buONwUTU&ab_channel=victorntacorigira ]

[ https://www.youtube.com/watch?v=rCProJ6KVug&ab_channel=victorntacorigira ]

[ https://youtu.be/SMyYspERMxg]

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Lundi 7 juillet 2025 | Photo : Amb. Ntahiraja Thérence  | Vidéo : Ntacorigira Victor, Afrique Europe Média