Burundi : 32 ans après, Ndadaye demeure vivant en Belgique

Le 21 octobre 2025, la diaspora burundaise de Belgique a commémoré le 32ᵉ anniversaire de l’assassinat du Président Ndadaye Melchior, Héros national et symbole du pouvoir rendu au peuple.

Bruxelles (Belgique), 21/10/2025 – La cérémonie s’est tenue en présence de hautes personnalités burundaises, parmi lesquelles la princesse Iribagiza Rosa Paula, soeur du dernier Mwami Ntare Ndizeye et fille du Mwami Mwambutsa Bangiricenge ; Kubwayo Félix, Secrétaire général du CNDD-FDD ; et Mirerekano Marie-Gorety, fille du regretté Mirerekano Paul et épouse de feu Ndiho Jérôme, compagnon de route de Ndadaye et l’un des héros de la guerre civile burundaise.

Le très apprécié Ambassadeur du Burundi en Belgique, Ntahiraja Thérence, accompagné de son épouse Mme Nitonze Eliane, a participé activement à la commémoration. Très estimé pour son engagement constant auprès de la diaspora burundaise [1], il s’est joint à la famille du Président Ndadaye et à la communauté burundaise pour honorer la mémoire de ce pionnier de la démocratie au Burundi.

Dans son allocution, l’Ambassadeur Ntahiraja Thérence a exprimé sa profonde gratitude envers les Burundais vivant en Belgique et dans les pays voisins pour leur présence massive à cette cérémonie marquée par la dignité et le recueillement. Il a rappelé que Ndadaye incarne l’idéal d’unité nationale et de justice sociale, valeurs au cœur du Burundi contemporain.

Le Burundi, ou Ingoma y’Uburundi [2], est en guerre depuis le 19ème siècle contre « la Croix et la Bannière » [3], alliance qui a bouleversé les fondements de la civilisation burundaise. Cette coalition – regroupant le Vatican, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis – a détruit :
– l’Ubungoma, la cosmologie et la spiritualité traditionnelles, remplacées par le christianisme entre 1920 et 1944 ;
Ingoma, l’État traditionnel, renversé en 1966 au profit d’une république dictature militaire ;
– l’Ubumu, le système socio-économique écologique traditionnel, anéanti entre 1972 et 1973 et remplacé par une économie de marché capitaliste, au prix du génocide contre les Hutu du Burundi [4].

À partir de 1989, une guerre interne éclata au sein même de cette alliance : la France soutenait Buyoya, tandis que les États-Unis appuyaient Bagaza [5]. Le pays fut plongé dans une guerre civile (1993–2003), déclenchée par l’assassinat du président démocratiquement élu Ndadaye Melchior, ordonné par Buyoya [6], sous les ordres de Bill Clinton, président des États-Unis, et avec l’assentiment forcé de François Mitterrand, président de la France [7].

Références

[1] Nahimana Karolero Pascal, Burundi : La diaspora burundaise – Du monde, de Belgique et d’ailleurs – Histoire, trajectoires et ancrage, Bruxelles, Génération Afrique, 2025.
[2] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[3] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015.
[4] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025. | Ntibantunganya Sylvestre, Histoire d’un génocide occulté : Le génocide des Bahutu du Burundi de 1972-1973, Éd. Sigumugani, 2025.
[5] Rukindikiza Gratien, Trahisons au Burundi : de 1962 à 1993, 2023. | Rugigana Joseph, Ma vérité sur l’assassinat de Ndadaye, éd. Iwacu, 2024.
[6] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003) : Face à la globalisation unipolaire américaine néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[7] Ngendahayo Déo, « Ukuri k’URUPFU rwa NDADAYE // Abamwishe // Uruhara rw’AMERIKA na BUYOYA // ico bashaka gushikako // Amakuba », YouTube, [en ligne], 2024. URL : https://www.youtube.com/watch?v=zqldYmn_s0k  [consulté le 22/10/2025].

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org,Mercredi 22 octobre 2025 | Photo : Ambassade du Burundi en Belgique