Les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger (AES) lancent une force militaire commune, inspirée par le projet de Mouammar Kadhafi de 2000.
Gitega, 22/12/2025 – Au début des années 2000, Mouammar Kadhafi, leader panafricaniste libyen, aux côtés de Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, avait décidé de financer la création d’une force militaire africaine – l’African Standby Force (ASF) – pour protéger les peuples du continent face à la prédation extérieure. Après l’assassinat de Kadhafi en 2011, orchestré par la France et l’OTAN, ce projet est tombé à l’eau.
Lundi à Bamako, leurs Excellences le général Assimi Goïta (Mali), le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et le général d’armée Abdourahamane Tiani (Niger) se sont réunis lors du sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils ont annoncé le lancement d’une force militaire unifiée, calquée sur le modèle de l’OTAN, regroupant leurs trois armées. Dans la foulée, d’autres forces africaines pourraient rejoindre cette initiative, dans la continuité de l’ASF imaginée par Kadhafi.
Le général Assimi Goïta a profité de l’occasion pour présenter une partie du matériel des Forces armées de l’AES. Le capitaine Ibrahim Traoré a averti : « Nous devons nous préparer à une guerre de haute intensité. »
En effet, dans la bataille géostratégique que mènent les États-Unis contre les routes de la Soie chinoises à travers le monde – et particulièrement en Afrique –, des pirates, des groupes terroristes et des milices armées (M23 rwandais en RDC, au Sahel, au Soudan et au Soudan du Sud, dans le nord du Cameroun, au Nigeria, en Libye, au Mozambique, dans le golfe de Guinée et dans le delta du Niger) perturbent la quiétude de la population africaine. Une alliance militaire unifiée, à l’instar de l’ASF et articulée autour de l’AES, permettrait de défendre le continent dans cette période de grande instabilité.
Autour de S.E. le président Ndayishimiye Évariste du Burundi , général-major, une idée prend forme : le Burundi pourrait déployer quelques bataillons de la Force de défense nationale (FDNB) au sein de l’AES pour combattre les terroristes du Sahel. En retour, l’AES enverrait des bataillons pour lutter contre le M23 (Rwanda, OTAN) en RDC.
L’AES regroupe des États anciennement rattachés à l’Empire du Mali. Le Burundi, ou Ingoma y’Uburundi, constitue lui-même un État millénaire africain.
Références :
– Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024. | https://nahimanakarolero.com
– Nahimana Karolero Pascal, Réfugiés du Burundi – Quand Ingoma s’est tu. Histoire géopolitique d’un peuple brisé par la colonialité, Bruxelles, Génération Afrique, 2025. | https://nahimanakarolero.com
– Ly-Tall Madina, L’Empire du Mali a-t-il survécu jusqu’à la fin du XVIe siècle ?, Paris, Les Nouvelles Éditions Africaines

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, mardi 23 décembre 2025






