Un document signé de la propre main du Dr Minani Jean circule sur la toile et fait vraiment pitié. Tenez, il écrit comme un écolier parti dans une excursion, un voyage scolaire ou en classe verte et sa Maman aurait oublié de lui donner son pique-nique, sa casse-croûte ou tout simplement sa collation ou en jargon son dix-heure, alors que les autres bambins ont de quoi se mettre sous la dent. Prend alors langue scripturalement avec son tuteur afin d’attirer son attention sur l’expérience vécue incongrue des moins commodes circonstanciellement parlant.
Ce cri du cœur peut se comprendre, malheureusement dans ce cas de figure il s’agit plutôt de sa marâtre, qui se verrait bien en train de corriger ce rejeton en lui administrant la chicote, traitement réservé habituellement aux enfants prodigues récalcitrants. Le mobile proviendrait du constat qui indique clairement et amèrement que l’activité du CNARED est actuellement en mode mineur, pas très enthousiasmant surtout que les perspectives d’avenir sont royalement maussades. Que faire dans pareilles circonstances ? Même le FRODEBU vient de larguer les amarres pour voguer vers les prochaines élections en 2020.
On se souvient, on se rappelle de la tendresse maternelle, la chaleur du doux regard de la Maman et alors des sentiments d’antan reviennent en surface, des sentiments de sécurité et d’assurance, assailli par la solitude et l’impuissance face aux obligations titanesques imposées par les néo-colons qui lui répètent au passage, que le pain qu’ils lui ont gracieusement gratifié doit être fructifié et produire en retour le résultat escompté sans quoi une punition dont un châtiment exemplaire risque de lui être infligé.
La vie est vraiment cruelle, quand on pense que le Dr. Minani Jean se voyait en étoffe de Président de la République du Burundi, pays fier, indépendant et souverain ; nourrir ce rêve au travers de sa main tenue par quelqu’un qui verse des larmes de crocodile tout en attisant le feu dans l’espoir que les démons de la division et de la destruction finiront par envoyer un flux de souffle de la mort par-delà la frontière ! C’est fatalement l’ironie du sort.
En dépit de la disponibilité illimitée et sans faille du Docteur, la marâtre ne se laisse pas comptée et exige plus d’obéissance et d’oubli de soi pour que, ne subsiste, que la caractéristique de l’individu « d’outil » dans les mains d’un maître artisan, faiseur de pluie et de beau temps en fonction des vicissitudes contextuelles, du moment, commanditées par une main invisible mais dont on peut suivre les traces de ses effets.
En d’autres termes, le courrier rédigé et adressé à la Mother et dont le vent répand dans les quatre coins de la planète, n’est qu’une forme d’allégeance en vue de la sollicitation d’une perpétuelle protection susceptible de lui permettre de survivre devant une incertitude politique non-gérable. Le projet CNARED n’est plus viable à l’instar de celui de l’ADC-Ikibiri.
Ruvyogo Michel