La date du 23 octobre est officiellement considérée comme celle de la fin de la guerre civile de 2011 en Libye. L’Otan s’y est ingérée. Comme résultat, le renversement du pouvoir de Mouammar Kadhafi et l’éclatement de l’État libyen, autrefois sûr et stable. Sputnik a évoqué le sujet avec des politologues.
À l’issue de l’ingérence de l’Otan dans le conflit intérieur en Libye, l’État libyen a éclaté et on y observe à présent une lutte de différentes forces politiques, y compris islamistes, pour le pouvoir et le contrôle de certains territoires, a déclaré dans un entretien accordé à Sputnik Boris Dolgov, directeur de recherche au centre d’études du monde arabe de l’Institut d’orientalisme de l’Académie des sciences de Russie.
«La Russie n’a pas officiellement déclaré son intention d’envoyer en Libye des instructeurs militaires ou d’autres groupes de militaires, mais je pense qu’en principe, ce serait possible en cas de demande de la partie libyenne, notamment de la part des forces, telles que les unités sous le commandement du maréchal Haftar», a estimé l’interlocuteur de l’agence.
Et de rappeler que le maréchal, représentant une force militaire très importante en Libye, déclarait combattre les groupes islamistes.
«Par conséquent, les forces de Haftar contribuent à l’élimination de cette menace, y compris pour la Russie. Aussi, comprend-on l’aspiration de la Russie à coopérer avec ces forces», a expliqué le spécialiste.
Selon M.Dolgov, le règlement en Libye ne se produira ni demain, ni après-demain, ni même dans un an.
«Quoi qu’il en soit, on va espérer que la société libyenne progresse dans cette voie», a-t-il conclu.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Usef Shakir, spécialiste des problèmes libyens de Prague, a comparé la Libye à l’enfer.
«Autrefois, la Libye était un État stable et sûr. Le système d’État fonctionnait avec précision et ne cessait de se développer, alors qu’à présent, depuis déjà plus de sept ans, le chaos et la peur règnent dans le pays», a constaté M. Shakir.
Et d’ajouter que l’économie libyenne était quasi nulle.
«La vente de pétrole a apporté des milliards de dollars, mais pas un seul projet stratégique n’a été réalisé en huit ans pour redresser l’économie du pays. Nous ne voyons que la dilapidation permanente des richesses nationales et des affrontements sanglants. La population possède une immense quantité d’armes. Aussi, ne cesse-t-on d’apprendre des nouvelles sur des victimes et des blessés. La Libye s’est transformée en enfer», a résumé le politologue.
L’existence même de l’État libyen est remise en question depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Déchirée par une lutte pour le pouvoir, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le gouvernement d’union nationale (GNA), issu d’un processus onusien et reconnu par la communauté internationale, basé dans la capitale, et un cabinet parallèle installé dans l’est.