BUJUMBURA (Xinhua) — Un responsable de la police burundaise a fait savoir lundi que 192 policiers se trouvent actuellement en prison pour avoir commis des infractions au cours de leur exercice professionnelle.

La plupart de ces policiers sont poursuivis en justice pour avoir perpétré des vols, pratiqué du commerce illicite ou s’être adonné à des bavures populaires au détriment de la sécurité et de l’ordre public, a affirmé le commissaire Jacques Gasabanya, chef adjoint au bureau administratif de la direction générale de la Police Nationale du Burundi (PNB), lors d’un atelier sur la diffusion des droits de l’homme auprès de plus de 4.800 membres des corps burundais de défense et de sécurité.

Frère Emmanuel Ntakarutimana, président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), a préconisé une action vigoureuse à l’endroit de l’armée, de la police et du Service National des Renseignements (SNR) dans la mesure où les droits humains sont devenus une question fondamentale.

« Pour ce qui est de l’armée, il y avait déjà une tradition de formation en droit international humanitaire, ce qui fait que là, il y avait des avancées. Mais du côté de la police, qui est une institution assez nouvelle dans la configuration actuelle des forces de sécurité burundaise, il est important de l’encadrer maintenant pour qu’elle développe une vision et une culture qui soient le plus proche possible des standards internationaux en matière de respect des droits humains », a-t-il dit.

« Comme les agents de la police et du SNR sont en contact avec la population dans les coins du pays, cela augmente les risques de mauvaises relations ou de violations des droits de l’homme si les gens ne sont pas formés ou suivis », a indiqué Frère Ntakarutimana.

Il a souligné la nécessité de développer une dynamique de confiance de manière à éviter que la population fuie les forces de sécurité, mais développe plutôt des réflexes vers elles pour chercher protection.