Malgré les techniques d’approche pour sensibiliser les contribuables et faciliter le commerce, les services de l’OBR ne sont pas unanimement appréciés par les contribuables. Pour certains, l’OBR fait un effort pour améliorer ses services, les procédures douanières sont trop longues pour d’autres ; et la communication entre l’OBR et les commerçants doit être renforcée.
« C’est très embarrassant de dédouaner ses marchandises au port de Bujumbura. Les procédures sont longues et on passe beaucoup de temps à attendre. En plus c’est un point de dédouanement où se rencontrent différents commerçants venus des différents pays. Et nous autres qui doivent monter à l’intérieur du pays, si les dossiers trainent, c’est une double perte de temps », indique Pierre Nzabampema, un commerçant de Gitega, importateur de friperie. Il souligne que pour le paiement de l’impôt sur le revenu(IR), les agents de l’OBR peuvent venir contrôler 2 ou 3 ans après pour vérifier et cela ne leur facilite pas la tâche. « Les agents de l’OBR peuvent venir réclamer l’IR sur les marchandises vendues il y a une année ou deux, ce n’est pas facile. On peut consommer le bénéfice reçu pour d’autres besoins ou connaître une perte. Le mieux pour nous est de payer d’avance l’IR dès l’arrivée des marchandises pour qu’on en finisse avec les paiements à l’OBR.
Une autre commerçante qui a requis l’anonymat déplore quant à lui le fait que la valeur des marchandises à l’OBR change tout le temps. «Si tu amènes telle marchandise aujourd’hui, demain la valeur de la même marchandise peut varier. On ne sait pas sur quoi se réfère le calcul. On parle tout le temps des notes de services qui changent et on ne donne même pas le temps de mise en application », s’indigne ce commerçant.
Quant à Gilbert Nzinahora, il reconnait que l’OBR a fait déjà un pas en ouvrant des bureaux de dédouanement dans les différentes provinces pour satisfaire les commerçants, mais demande de faire tout pour informatiser les services des taxes internes afin de satisfaire les contribuables.
Faire tout son possible pour satisfaire les contribuables
Selon Félix Nkurunziza, directeur des opérations douanières à l’OBR, cette institution a ouvert des bureaux de dédouanement dans les différents coins du pays pour permettre aux contribuables de payer les impôts. Il indique que l’OBR organise des campagnes de sensibilisation sur les lois fiscales et douanières mais également pour que tous les commerçants soient identifiés via le numéro d’identification fiscale NIF.
Pour ce qui est de l’inquiétude des commerçants quant à l’affichage de la valeur des marchandises, Nkurunziza explique que c’est contre la loi internationale sur les douanes qui demande de calculer la valeur des marchandises sur base des factures.
Un impôt juste
« Faire payer l’IR avant la vente des marchandises est une injustice fiscale. Un commerçant peut ne pas vendre ses marchandises ou connaitre une perte. C’est lui-même qui vient déclarer selon le bénéfice réalisé », indique Nkurunziza. Il fait savoir que l’OBR utilise un système déclaratif quand on vient déclarer sur le bénéfice. Il faut que l’impôt soit juste et réel.
Concernant les vérifications après deux ou trois ans, le directeur des opérations douanières indique que si un commerçant a fait une bonne déclaration, il n’y a pas à vérifier. Cependant pour faciliter la tâche des vérificateurs en douanes, l’OBR utilise un système de sélection à base de risque. « Vu le nombre de contribuables, on ne peut pas faire une vérification systématique. Sur 100 commerçants, on fait une sélection basée sur les risques et on va contrôler les dossiers sélectionnés », explique Nkurunziza. Il demande aux contribuables de déclarer dans la transparence pour leur intérêt.
Il promet que l’OBR travaille beaucoup sur l’amélioration de la qualité de ses services aux contribuables par l’informatisation des services, la sensibilisation des contribuables et le dialogue afin que tout citoyen sache qu’en fin de compte le paiement des impôts n’est pas une corvée mais un noble devoir civique.
Bella Sonia Ndamiye