Le frère de Bertrand « Bilal » Nzohabonayo, français d’origine burundaise abattu samedi en France après avoir agressé des policiers dans un commissariat, a été arrêté peu après dans la capitale du Burundi, Bujumbura, a annoncé le Service national de renseignement (SNR).
« Nous avons arrêté Brice Nzohabonayo samedi, alors qu’il était chez un de ses oncles à Bujumbura, où il venait de passer quelques jours en provenance de la France », a déclaré à l’AFP le porte-parole du SNR, Télesphore Bigirimana.
« Il est détenu dans nos services où il est en train d’être interrogé », a ajouté M. Bigirimana, précisant être « en contact avec les services français sur ce cas ».
Selon des sources policières burundaises, le jeune homme n’a pas opposé de résistance au moment de son arrestation.
Le porte-parole du SNR a assuré que les services burundais avaient, dès 2013, signalé les deux frères – qui se rendaient régulièrement au Burundi – comme « suspects » à leurs homologues français, en raison de leur intégrisme religieux.
Les enquêteurs burundais cherchent notamment à savoir quand les frères, nés dans une famille chrétienne et qui ont émigré en France en bas âge, « ont basculé dans l’islamisme pur et dur » et vérifier s’ils ne préparaient pas un attentat au Burundi, selon des sources policière et au SNR.
Bertrand Nzohabonayo a été abattu samedi par des policiers, alors qu’il avait fait irruption dans un commissariat de Joué-lès-Tours, commune de 36.000 habitants du centre-ouest de la France, et avait blessé trois de leurs collègues avec un couteau, aux cris de « Allahou Akbar » (Dieu est le plus grand).
L’homme était connu pour des affaires de petite délinquance, trafic de stupéfiants, extorsion, vol à l’étalage et recel, selon une source proche du dossier et l’enquête s’oriente vers un attentat « motivé par l’islamisme radical ».
Petit pays de l’Afrique des Grands Lacs, le Burundi fournit plus de 5.500 soldats à l’Amisom ce qui en fait l’un des principaux contributeurs de troupes de cette force de l’Union africaine qui combat depuis 2007 les islamistes shebab en Somalie.
« Nos services sont en permanence en train de surveiller les milieux islamistes et nous avons déjà déjoué des complots visant à frapper ce pays ou arrêté des islamistes de retour au Burundi après avoir reçu une formation terroriste à l’étranger », a expliqué à l’AFP un haut gradé du SNR, sous le couvert de l’anonymat.
L’Ouganda, le Kenya et Djibouti, autres pays fournissant des troupes à l’Amisom ont été victimes d’attentats des shebab.