Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères,
Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Coopération au Développement,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques et Représentants des Organisations Internationales,
Distingués Invités, tout protocole observé,
Mesdames et Messieurs,
1. Ce matin à la frontière de Gasenyi et à Kirundo où votre entrée au Burundi, Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres, a été effectuée, la population locale s’est massivement déplacée pour vous accueillir et vous acclamer. Le spectacle était émouvant ; la joie candide, innocente et sincère se lisait sur tous les visages. Et vous, Excellences, vous l’avez gratifiée d’un excellent cadeau : une cité bien pavée et répondant aux normes sanitaires et environnementales.
2. Dans ce panorama-ci où s’allient la fraîcheur du Lac Tanganyika et ces magnifiques exhibitions de la culture typiquement burundaise, j’aimerais, à mon tour, renouveler, au nom du Gouvernement du Burundi, des collègues Ministres ici présents et en mon nom propre, nos sentiments de chaleureuse bienvenue et d’agréable séjour en terre burundaise à vous, Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres et à la délégation qui vous accompagne. (j’aimerais vous demander, Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres et votre délégation, de bien vouloir vous lever afin que nous puissions tous vous saluer et vous applaudir).
3. C’est également un agréable devoir de vous réitérer mes vives félicitations pour la confiance que Sa Majesté le Roi a placé en vous en vous reconduisant au Gouvernement fédéral belge. C’est toujours un grand plaisir de le dire à des amis même si je l’avais déjà fait par courrier officiel. Je renouvelle également mes vœux de bonne santé, de bonheur et de prospérité pour vous-même, vos familles respectives et pour votre pays.
4. Mes compatriotes ici présents et moi-même apprécions beaucoup votre visite. Notre tradition nous enseigne en effet qu’une bonne visite comme celle-ci est une marque de grande amitié et d’estime.
5. C’est pour marquer cette grande amitié que nous vous recevons au rythme du tambour ; le tambour burundais qui revêt un caractère hautement royal et qui vient d’être majestueusement élevé au niveau du patrimoine mondial de l’humanité.
6. C’est également pour marquer cette grande amitié que nous avons tenu à associer à cet important événement, à cette cérémonie solennelle, tous les chefs des missions diplomatiques résidentes et tous les représentants des organisations internationales que je salue au passage pour leur présence enthousiaste.
Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres,
7. Vous avez eu l’amabilité de venir vous enquérir de notre évolution, de nos préoccupations, de nos espoirs et votre entretien avec Son Excellence Monsieur le Président de la République cet après-midi a permis de faire un tour d’horizon sur tous les aspects de la vie nationale.
8. Permettez-moi néanmoins de prendre quelques minutes de votre temps précieux pour revenir très succinctement sur certaines péripéties de l’heure qui enduisent un grand impact sur la nation burundaise.
9. Comme vous le savez déjà, l’année 2015 est celle des élections à différents niveaux au Burundi. Et, comme partout ailleurs, le Gouvernement a pris le soin de confier l’organisation de ces élections à la Commission Electorale Nationale Indépendante ; un outil principal de gestion des élections. Je me réjouis que le Président de la CENI soit parmi nous.
10. Le processus préparatoire est donc en marche et une des étapes importantes vient d’être franchie avec le bouclage de l’opération
d’enrôlement des électeurs.
11. Le Gouvernement s’est engagé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ces élections soient libres et transparentes et se déroulent dans la paix et la tranquillité. C’est un défi qui est lancé à nous tous les burundais, nous devons le relever.
12. Le code électoral, le Code de bonne conduite et la Feuille de route qui ont été mis en place sur une base consensuelle par les partenaires politiques sont, de notre point de vue, des instruments indispensables pour la conduite des élections locales et nationales à bonne fin.
13. Vous aurez entendus, ci et là dans certains milieux politiques et de la société civile, des accusations sur une prétendue préparation du truquage des élections. Nous avons aussitôt lancé, le Gouvernement et la CENI, des messages d’apaisement pour appeler les politiciens burundais, la société civile et les médias à adopter un langage et un comportement qui respectent les principes de démocratie et de tolérance ; un comportement qui tienne compte du niveau de culture politique de notre population ; en ayant dûment à l’esprit que le Burundi est une jeune démocratie et que la qualité du processus électoral dépend en grande partie de l’expérience progressivement accumulée.
14. Dans la réunion du 22 décembre 2014 entre la CENI et les parties prenantes au processus électoral sur l’évaluation de l’enrôlement des électeurs, les participants ont eu l’opportunité de partager des réflexions sur les solutions techniques et politiques qui vont aider la CENI à faire le toilettage du fichier électoral provisoire et à prolonger l’enrôlement pour les citoyens qui n’ont pas pu le faire.
Nous avons instauré un débat régulier et ouvert sur toutes les questions qui se poseraient, nous n’allons pas nous y dérober.
15. Je voudrais saisir cette opportunité pour exprimer de nouveau la gratitude du Gouvernement burundais à tous ses partenaires qui ont déjà apporté leurs appuis financiers et matériels à notre processus électoral. J’invite ceux qui souhaiteraient le faire à agir sans tarder en vue d’aider à une préparation minutieuse de ce processus. Nous savons que la réussite des élections est une condition de retour définitif à la sécurité et à la paix.
16. Nous apprécions hautement les pays et organisations amis qui ont accepté d’apporter leur accompagnement par leur implication dans la sensibilisation des différentes parties prenantes à l’obligation de réussir ces élections et par l’observation électorale qu’ils ont promis d’assurer afin de couper court avec toute spéculation politicienne.
17. Je salue à cet effet la présence du Chef de la Mission d’Observation Electorale des Nations Unies au Burundi. Nous attendons que l’Union Européenne, qui a promis d’envoyer une mission d’observateurs électoraux, concrétise sa promesse. Je ne doute pas que cela se réalisera en temps utile et je vous demande, Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres, d’y apporter votre appui en cas de nécessité.
Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres,
18. Les élections, nous le savons tous, sont en réalité une des manifestations de la bonne marche de la démocratie. Parce que la démocratie, c’est l’ensemble des faits et gestes de la vie quotidienne des citoyens par rapport à eux-mêmes et par rapport aux institutions qui les gouvernent. Et la démocratie ne peut pas évoluer dans une société éclatée, non confiante en elle-même.
19. C’est dans le cadre du renforcement de cette démocratie et pour asseoir une des facettes de celle-ci qu’est la paix sociale que le Gouvernement burundais vient de doter le pays d’une Commission Vérité et Réconciliation. Permettez-moi de saluer également la présence du Président de cette Commission, de même que celle du Président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme.
20. Le Gouvernement souhaite en effet voir vider le contentieux auquel le pays fait face, suite aux violentes crises cycliques qui l’ont secoué depuis son indépendance, de manière à garantir la vie en paix et la réconciliation du peuple burundais.
21. Il s’agit donc de donner satisfaction au souhait du peuple burundais qui veut exercer ses droits fondamentaux : le droit de savoir des victimes et de toute la communauté ; le droit des victimes à l’écoute et à la reconnaissance publique de leur souffrance ; le droit à la réparation ; la consolidation du vouloir vivre ensemble et la réconciliation nationale.
Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres,
22. Lors de l’inauguration de la législature actuelle, le Gouvernement a réitéré son engagement pour la paix et la sécurité ainsi que sa détermination pour le développement social et économique du pays, pour la bonne gouvernance et pour le renforcement de la démocratie. A cet effet, certains programmes restent notre préoccupation majeure.
23. Nous vous sommes reconnaissants pour l’appui que vous nous apportez dans la réalisation de nos programmes. Les prestations du partenaire belge dans les secteurs clés de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de la gouvernance, pour ne citer que ceux-ci, témoignent de la relation profonde et durable qui unit depuis longtemps nos deux pays.
24. Toutefois, nous nous devons de faire appel une fois de plus à votre bonne compréhension pour nous accompagner dans nos efforts pour le renforcement de la paix et de la sécurité, la poursuite des travaux de reconstruction du pays, le cheminement long et pénible vers le développement.
25. A cet égard, nous avons tenu les 11 et 12 décembre 2014 à Bujumbura la Table ronde entre le Burundi et ses principaux partenaires au développement. Nous avons engagé un dialogue sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du Cadre Stratégique actuel de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté en mettant particulièrement en exergue les progrès réalisés et les défis encore à relever dans la perspective de mise en œuvre de nos engagements mutuels.
26. Je me réjouis que ce partenariat ait pu se convenir des actions concrètes à mener en vue d’assurer un appui continu du Burundi sur sa voie de consolidation de la paix et du développement durable. Je souligne également, pour me réjouir davantage de ce partenariat, que le Gouvernement burundais et l’Union Européenne ont décidé d’instaurer un dialogue politique intensifié, au sens de l’Article 8 de l’Accord de Cotonou, pendant cette période électorale chargée, afin d’avoir une lecture partagée des évolutions au Burundi.
27. Sous d’autres aspects, le Gouvernement s’est engagé à endiguer toutes les formes de criminalité et de perturbations de la paix et de la sécurité. Je signale à cet égard que la semaine dernière, le Burundi a connu une infiltration à partir du territoire voisin de la RDC d’une colonne d’hommes armés qui ont été vite mis hors d’état de nuire.
28. De nombreuses actions pour réprimer les crimes sous toutes leurs formes sont régulièrement enregistrées. Il a été instamment demandé aux agents de police et aux magistrats de travailler avec célérité pour traiter en urgence les dossiers des cas de flagrant délit. Nous ne doutons pas que cela dissuadera davantage les criminels qui se cachent derrière la fausse opinion de manque de performance de notre système judiciaire. Nous poursuivons par ailleurs avec détermination le programme de désarmement de la population civile qui détient encore des armes illégalement.
29. Nous continuons à investir dans le renforcement des capacités des forces de l’ordre et de sécurité, notamment par la formation et l’équipement ; de même que par l’amélioration de leur organisation. La coopération en matière de sécurité dans le cadre des organisations régionales, notamment la CEPGL et la Communauté Est-Africaine porte déjà des fruits et sera renforcée.
30. Nous nous sommes engagés dans la politique d’intégration régionale pour donner la chance d’une meilleure ouverture au monde aux générations futures. Nous demandons aussi le soutien de tous pour que ce rendez-vous puisse connaître le succès attendu.
31. Forts de la contribution des autres pays pour le retour de la paix dans notre pays, nous allons poursuivre la participation du Burundi dans les missions de maintien de la paix, plus particulièrement en Somalie et en République Centrafricaine. C’est pour nous un point d’honneur en tant que premier pays francophone contributeur de troupes. Nous profitons de cette occasion pour lancer de nouveau un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte davantage de soutiens à nos contingents afin qu’ils puissent réussir leur mission qui, convenons-en, est des plus délicates.
Excellences Messieurs les Vice-Premiers Ministres,
32. Le Gouvernement burundais apprécie à leur juste valeur les liens d’amitié, de solidarité et de coopération entre la Belgique et le Burundi. Nous espérons continuer à cheminer ensemble dans la même relation profonde et durable qui unit depuis longtemps nos deux pays.
33. C’est sur cet espoir que je vous invite tous à lever vos verres en l’honneur de nos hôtes de marque et à l’amitié entre les peuples belge et burundais.
34. Je vous remercie de votre bonne attention.