Dans le but de faciliter le rôle que peuvent jouer les médias au Burundi en matière de droit de l’homme pendant la période électorale, le Haut Commissariat aux Droits de l’homme a formé en cette matière 35 journalistes au cours de ce mois de février.
Selon Robert Kotchani, représentant a.i du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Burundi, l’intention est que les professionnels des médias soient mieux outillés en matière des droits de l’homme afin de bien couvrir les élections de 2015. Il estime que les médias apparaissent comme un véritable instrument d’animation et de consolidation de la démocratie et des droits de l’homme. Pourtant, Robert Kotchani fait remarquer un défi dans la formation des professionnels des médias, y compris en notions de droits de l’homme, eu égard particulièrement au contexte électoral. Cependant, il rappelle qu’en 2015, l’actualité sera dominée par la question des élections ; d’où le Bureau qu’il représente compte apporter son soutien au gouvernement ainsi qu’à tous les acteurs pertinents avant, pendant et après les élections. Alors que les médias ont aussi un rôle important dans la dénonciation de toute violation de la loi électorale et des cas d’atteintes aux droits de l’homme durant le processus, Robert Kotchani indique que l’Office du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme au Burundi (OHCDH) envisage de contribuer au renforcement des capacités des professionnels des médias en droits de l’homme et processus électoral. C’est pour assurer, d’après toujours Robert Kotchani, la prise en compte effective de l’aspect droits de l’homme dans leur travail durant le processus électoral. Il annonce que l’idée est de favoriser une couverture médiatique professionnelle et efficace ainsi que la sensibilisation à la participation citoyenne de toutes les filles et fils du Burundi.
Rôle incontournable des médias
A la clôture de la formation, Ferdinand Mbirigi, délégué du ministère des télécommunications, de l’information, de la communication et des relations avec le parlement a témoigné que ce n’est un secret pour personne que certains droits notamment la liberté de circulation, la liberté d’expression et d’opinion, la liberté de la presse, le droit de voter, etc, peuvent être restreints voire suspendus pour tout le monde sur une période déterminée en cas de couvre-feu, d’état d’urgence et autres calamités naturelles. D’après alors M.Mbirigi, les médias ont une importante responsabilité dans la cohésion sociale. C’est pourquoi il invite les médias à se mobiliser pour mettre au profit de la communauté les valeurs individuelles et de la démocratie pour aplanir les incohérences éventuelles surtout en période de processus électoral. Il insiste sur le fait que les journalistes devraient faire en sorte que leurs écrits ou propos soient dépourvus de haine, de tensions, de violence, de racisme, de xénophobie et éviter les attitudes de rejet ou de stigmatisation de certains individus ou groupes d’individus. Abraham Safari, un correspondant de la RTNB à Kirundo se réjouit de cette formation qui lui a procuré des notions en droits de l’homme. Il regrette que le temps ait été insuffisant et demande la multiplication de telles formations.
La formation a durée deux jours. L’OHCDH l’avait organisée en collaboration avec l’UNESCO, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, l’Union Burundaise des Journalistes, l’Observatoire de la Presse au Burundi ainsi que la Benevolencija.
Mélance Maniragaba