Le parti au pouvoir au Burundi, le CNDD FDD, a écarté de ses rangs dix hauts cadres, parmi lesquels le porte-parole du président de la République, pour s’être opposés à un troisième mandat de l’actuel président Pierre Nkurunziza. Ces cadres «n’ont pas voulu s’amender malgré de multiples avertissements qui leur ont été donnés», affirme Gélase Ndabirabe, porte-parole du CNDD FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie, Force de défense de la démocratie). D’autres cadres pourraient être frappés par la même sanction, ajoute Ndabirabe.
Au début de cette semaine, un groupe de 18 hauts cadres du parti présidentiel s’est opposé publiquement à un troisième mandat de Nkurunziza. Ce groupe revendique à ce jour plus de 70 signataires de leur pétition et plus de 300 adhérents, malgré les menaces du président du parti qui les accusent de vouloir déstabiliser le pays.
En effet, pour le CNDD FDD, la raison officielle avancée par les signataires de la pétition n’est qu’un «alibi» et que ces cadres auraient des liens avec l’opposition. Il a déclaré également que la plupart de ces cadres n’ont plus d’avenir au sein du CNDD-FDD, après avoir démontré leur incompétence soit au sein du parti soit au niveau de l’Etat.
A ce jour, deux sanctions ont été décidées par la Commission de discipline du parti. La suppression des gardes de sécurité à domicile pour ces cadres frondeurs et la radiation du parti de dix parmi eux.
Mais les frondeurs ne se laissent pas intimider, convaincus qu’une nouvelle candidature de Nkurunziza risquerait de conduire le pays dans une nouvelle guerre civile. Toutefois, ils craignent pour leur sécurité et redoutent des limogeages de différents postes de responsabilité.
Le président du CNDD-FDD, Pascal Nyabenda, a souligné que le nom du candidat devant porter les couleurs du parti, sera proposé lors d’un congrès du parti attendu avant le 30 avril.