La France a demandé lundi que les prochaines élections soient « transparentes et pacifiques » au Burundi où quatre personnes sont mortes dans des manifestations d’opposants à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
« La France prend note de la désignation du président Pierre Nkurunziza comme candidat de la formation politique au pouvoir à un troisième mandat« , a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain Nadal lors d’un point de presse.
« Elle déplore les affrontements survenus hier », a-t-il ajouté en demandant que « toute la lumière soit faite sur ces violences ».
« La France rappelle l’impérieuse nécessité d’élections transparentes et pacifiques dans le respect de la constitution, a-t-il poursuivi. Il est essentiel de sauvegarder, dans un esprit de réconciliation, les progrès accomplis par le pays depuis dix ans ».
Au pouvoir depuis 2005 dans ce petit pays pauvre d’Afrique des Grands Lacs, le chef de l’Etat a été officiellement désigné candidat samedi par son parti, le Cndd-FDD.
Il briguera ainsi un troisième mandat, que ses opposants jugent inconstitutionnel et surtout contraire aux accords d’Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006).
Craignant une reprise de la violence à grande échelle, la communauté internationale n’a cessé ces derniers mois de tenter de dissuader M. Nkurunziza de se représenter.
A la suite de l’investiture du chef de l’Etat, Washington a encore regretté « une importante occasion manquée » pour la démocratie et menacé Bujumbura de prendre des sanctions si le processus électoral n’était pas régulier.