Le grand professeur historien Abdoulaye Bathily, nommé par le secrétaire général de l’ONU comme nouveau médiateur dans la crise burundaise en remplacement à Saïd Djinnit a débarqué manu militari à Bujumbura. Dans sa valise diplomatique, il croyait avoir la baguette magique kazamansaise pour résoudre l’équation burundaise en « one snap of fingers ». Et le voilà qui vient de se casser les dents, premier coup d’abracadabra, premier échec. Il n’a pas réussi à mettre les protagonistes sur la même table que les uns appellent de dialogue et d’autres de négociations. Les raisons de cet échec est à chercher du coté de ce sénégalais qui n’a pas compris que le problème burundais est une équation différentielle complexe et géopolitique ou qui fait semblant. S’est-il renseigné sur les raisons de l’abandon de son prédécesseur Saïd Djinnit? Oui certainement, Saïd a jeté l’éponge parce qu’il avait bien analysé et compris les inconnues de l’équation burundaise dont notamment: l’opposition politique et la société civile qui ont peur des élections et qui veulent la transition d’une part, et certains pays occidentaux qui soutiennent et financent les insurgés contre le régime de Bujumbura d’autre part. Et au moment où il commençait à tester les méthodes efficaces de résolution systématique, ces puissances occidentales anti-Nkurunziza par le biais de l’opposition et la société civile burundaise ont rompu tout contact et dit « niet » à la poursuite de dialogue accusant Saïd d’être plus proche du pouvoir de Bujumbura. Il fut tout de suite rappelé à New York pour s’expliquer et fut contraint à démissionner. Pourquoi alors le choix de ce sénégalais comme nouveau médiateur ? Tout d’abord, Monsieur Abdoulaye n’a pas été nommé pour être médiateur mais plutôt pour être un imposeur de desiderata occidental, faire en sorte que les élections ne soient pas faites dans les délais constitutionnels, c’est cela sa mission principale qui par ailleurs lui convient parfaitement parce que c’est lui qui en 2011, à Dakar, était parmi les fondateurs du mouvement du 23 juin qui s’était farouchement opposé en 2012 à la candidature au troisième mandat de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade. Il a donc l’expérience requise pour cocher, organiser et galvaniser l’opposition et la société civile dans leur sale boulot de mettre à genoux la population Burundaise sous la coupe de l’occident.

S’il est malin, ne peut-il pas préparer la recette sénégalaise du temps de la contestation du troisième mandat d’Abdoulaye Wade qui consistait à laisser le peuple sénégalais s’exprimer et trancher par les urnes ? Ça a bien marché non ? Abdoulaye Wade est parti ! Alors Monsieur le médiateur comme ça s’est passé chez vous au Sénégal, c’est très simple, prêches pour que le peuple burundais, s’il ne veut pas de Nkurunziza, le prouve par les urnes. Si bien évidemment tes patrons de l’occident te laissent le choix !

Par Bacinoni Roberto, Burundi-24.com, Paris, France