RICHARD SEZIBERA Ministre rwandais des Affaires étrangères. « Le Rwanda n’a rien à voir avec les problèmes du Burundi ». Propos recueillis par R.G à Kigali
Monsieur F.Soudan, vous êtes Rédacteur en chef de l’hebdomadaire JA, et rien ne peut sortir sans votre accord. A propos du Burundi, on a l’impression qu’il y a des démangeaisons chez quelqu’un, quelque part. Souvenez-vous des nombreux écrits que votre journal a sortis contre le Burundi ; et avec quel acharnement des articlas peu flatteurs ont été écrits dans JA contre le Président du Burundi.
Ça me chatouille, ça me grattouille, chantait Annie Cordy en son temps. Et voilà que votre intervieweur se rend à Kigali pour interroger le Ministre des Affaires étrangères du Rwanda à propos du Burundi. Je cite la question de Monsieur R.G :
Le Burundi a demandé la tenue d’un sommet extraordinaire de l’EAC pour gérer son différend avec le Rwanda. Pourquoi refuser ? (C’est moi qui souligne)
Etant moi-même diplômé des Hautes Etudes Diplomatiques à l’Académie de Paris, j’aurais répondu exactement comme le Ministre rwandais des Affaires étrangères, et je lui donne raison dans sa réponse.
Primo : en Afrique et dans le monde, n’y a- t -il que le Burundi qui a un problème ? Tournez sur vous à 360°, ouvrez les yeux et les oreilles, vous verrez et vous entendrez des problèmes ailleurs. Seulement, le Burundi tient en haleine les reporters de l’hebdomadaire JA. Et si le Burundi n’existait pas, il faudrait l’inventer !
Secundo : il n’y a pas d’anthropophages au Burundi. Pourquoi, faites-vous des détours de combattant pour parler du Burundi ? L’année dernière, j’ai eu à vous le suggérer. Si vous voulez des informations sur le Burundi ou à propos d’une personnalité du Burundi, le mieux est d’éviter des contorsions journalistiques et de se rendre sur place au Burundi et rencontrer qui de droit.
Il est quand même surprenant que des âmes pures de l’hebdomadaire JA évitent farouchement le Burundi et ses responsables comme s’ils étaient des cannibales prêts à rôtir les envoyés de JA. A mon avis, c’est en évitant le Burundi et ses responsables qu’on donne des informations biaisées, recueillies auprès des tiers maux informés, ou auprès des opposants au régime et qui ne partagent pas les mêmes valeurs du Peuple burundais.
Conclusion, armez – vous d’un courage et vous n’en manquez pas, demandez un visa, rendez-vous sur place, rencontrez qui vous voulez et souhaitez, et cela vous permettra d’éviter de donne r et ou de publier de fausses informations fort regrettables.
Le Burundi est indépendant, souverain avec des Institutions solides et il est souhaitable que personne ne parle à sa place.
Je termine par ma devise : Ecrivez, on vous lira et on vous écrira
Dr. Nderagakura Ferdinand