Bientôt trois mois que feue madame NIBOGORA Lydia a été assassinée. Depuis plusieurs articles ont été rédigés. Mais aucun ne donne ni le mobile du crime ni le modus operandi. Seul quelques articles issus des médias ou sites web de l’opposition en exil parlent de ce crime.
Le « service investigation » du medium BUJUMBURA News s’est penché sur la question et promet de se pencher sur plusieurs autres crimes qu’a connus le Burundi durant cette crise.
Description des faits :
Madame NIBOGORA Lydia a quitté son lieu de travail (la Regideso) vers 13 heures après avoir reçu un coup de fil d’un commissionnaire et ami de la famille pour visiter un terrain à Kanyosha afin de l’acheter. Sur le chemin vers le terrain, le commissionnaire passe par Musaga et embarque un autre homme. Il s’avèrera que cet homme est un ancien gendarme proche du réseau criminel dit « SIMBADUKU ». Nous y reviendrons.
Arrivé sur ce qui deviendra le lieu du crime, le fameux gendarme ligote et l’assène d’un coup sur la tête et la victime meurt sur le coup. Le corps sera retrouvé un peu plus tard dans la soirée.
Un réseau fort en communication
Dès le lendemain, les images du cadavre de la victime sont retrouvées sur les réseaux sociaux. Le corps est soigneusement préparé pour ressembler aux cadavres retrouvés pendant les émeutes de 2015-2016. Et tout porte à croire que c’est un crime orchestré par les services du pouvoir notamment le tristement célèbre SNR (Service National de Renseignement).
Des détails sont déjà sur le web avant même que la police ne se saisisse de l’enquête. Des commanditaires supposés sont déjà jetés en pâture. La communication des criminels est très efficace. Elle utilise les réseaux des opposants pour masquer leurs crimes. Sans pour autant vérifier et en quête de scoop, l’opposition tombe dans le piège très facilement.
Le mobile du crime
Un groupe criminel sévit depuis 2013 à Bujumbura. Ce groupe est proche d’un ancien colonel de la gendarmerie connu sous le nom de SIMBADUKU Pascal. Une terreur dans les années qui ont suivi la mort du président NDADAYE Melchior (1993-2001). Ce groupe a petit à petit été dissous après les accords d’Arusha et a repris du service en 2013.
Le « service investigation » a appris qu’un membre influant de l’opposition en exil a payé ce groupe pour faire assassiner le Général BUNYONI Alain-Guillaume actuel ministre de la sécurité publique.
Il fallait donc trouver une astuce criminelle pour faire une embuscade. La région la plus maitrisée par ce groupe de criminels est celle de Mpada avoisinant la RDC. La RDC étant un terrain utilisé pour se replier. Il fallait donc faire venir le Général dans ce secteur, un secteur qu’il ne fréquente jamais.
Le plan machiavélique choisi fut celui de tuer un de ses proches et l’assassiner sur la route vers le cimetière de Mpanda. Un commando sera mis en place pour l’accueillir le jour de l’enterrement.
Échec du plan
La famille, pour ne pas dire le couple, du Général BUNYONI a effectivement été choquée par ce crime adieux. Elle a soutenu la famille du défunt comme il se doit dans la coutume burundaise en participant moralement et financièrement.
Mais comme la plus part des leaders de l’ancienne rébellion FDD, le Général BUNYONI n’aime pas les cérémonies d’enterrement. Son épouse qui devait se rendre à l’enterrement de sa meilleure copine, s’est désistée également à la dernière minute.
Le commando qui était positionné dans le secteur depuis deux jours est rentré bredouille.
Le modus operandi
Cette procédure est semblable à celle d’autres crimes commis depuis 2013. Le général NSHIMIRIMANA a été appelé pour une remise d’une mallette importante en provenance des trafiquants de minerais du Congo. Le général KARARUZA a donné son planning sur téléphone trente minutes avant le crime. Le colonel BIKOMAGU a été retenu quelques minutes avant d’arriver chez lui afin que le commando se mette en place. Willy NYAMITWE venait d’un rendez-vous bidon concocté pour les besoins de la cause. Etc.
La récupération par l’opposition
Le rôle de certain médias et ONG de l’opposition en exil est un peu décevante face à ces crimes. Au lieu de chercher la vérité et de faire des investigations, ils s’acharnent sur les membres de la famille du défunt pour les retourner contre le pouvoir moyennant un exil doré en Belgique ou au Canada en passant par le Rwanda ou l’Ouganda.
Ces membres doivent fournir des détails accusateurs pour leurs dossiers de demande d’asile dans leur pays d’accueil et le seul moyen c’est de salir au maximum son adversaire. C’est ainsi que le mari de feue NIBOGORA Lydia est devenu le chouchou de l’opposition. Mais pour combien de temps ?
Pendant ce temps, les vrais criminels courent …
Le Service Investigation